Alors que l’affaire des viols de Mazan secoue la France, des rassemblements ont été organisés ce samedi à travers le pays pour dénoncer les violences sexuelles et sexistes.
Retrouvez les images de ces manifestations, capturées par les photographes de l’AFP.
De Paris à Marseille, des milliers de personnes – beaucoup de femmes, mais également des hommes – ont défilé ce samedi pour réclamer un « sursaut » contre les violences faites aux femmes. Au total, ce sont plus de 400 organisations et personnalités qui ont appelé à manifester, à deux jours de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.
Ces rassemblements se sont déroulés sur fond d’onde de choc provoquée par le procès hors norme des viols de Mazan. Une affaire judiciaire qui marque les esprits : « On voit que la honte doit changer de camp », a par exemple témoigné Peggy Plou, une élue locale d’Inde-et-Loire interrogée par l’AFP dans la capitale.
À Marseille, quelque 800 personnes, selon la préfecture de police, se sont rassemblées sur le Vieux-Port, avec des mots d’ordre tels que : « Brisons la loi du silence, la honte change de camp » ou « Non, c’est non ». À Lille, plus de 800 personnes se sont réunies pour une manifestation dansante, au son de Beyoncé, Clara Luciani ou Aretha Franklin.
En novembre 2017, Emmanuel Macron avait fait de l’égalité entre les femmes et les hommes une « grande cause du quinquennat ». Un numéro d’appel d’urgence, le 3919, pour les femmes victimes de violences et leur entourage, a été instauré ainsi que des téléphones grave danger et des bracelets anti-rapprochement notamment. Si ces mesures ont été saluées par les associations, elles sont toutefois jugées insuffisantes. « Aujourd’hui, nous sommes très inquiets concernant le financement des associations », affirme ainsi Sarah Durocher, présidente du Planning familial.
Pour remplacer une législation actuelle qu’elles jugent « morcelée et incomplète », les associations demandent à l’état de consacrer un budget total de 2,6 milliards d’euros par an, ainsi que de lancer l’élaboration d’une « loi-cadre intégrale ».
Invité à se mobiliser, le gouvernement a promis « des mesures concrètes et efficaces » pour le 25 novembre. Ces mesures, portées par la secrétaire d’État chargée de l’Égalité femmes-hommes Salima Saa, viseront entre autres à « améliorer les dispositifs d’aller-vers » les victimes notamment en milieu rural, renforcer « l’accueil et de la prise en charge des victimes » via une « formation des acteurs en première ligne », a-t-elle précisé.
En début d’année, les autorités avaient évoqué le bilan 2023 des féminicides, faisant état de 94 victimes. Un chiffre qui tranchait avec celui des associations féministes, à l’instar du collectif #NousToutes qui dénombrait 134 femmes « tuées en raison de leur genre » l’an dernier.