Navigateur expérimenté, Tanguy Le Turquais se lance pour la première fois dans l’aventure du Vendée Globe.
Tour du monde à la voile en solitaire, sans escale et sans assistance, la course est réputée pour être la plus exigeante pour les quarante skippers engagés et leur embarcation.
Tanguy doit donc se préparer à ce défi d’autant plus relevé qu’il le conduit à se mesurer à une compétitrice très particulière : Clarisse Crémer…
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Le Journal de bord de Tanguy Le Turquais
On a beau avoir des milliers de milles au compteur et déjà bouclé plusieurs transats, rien ne prépare jamais à une course telle que le Vendée Globe. Impossible, par exemple, de la « visualiser » : jusqu’au dernier moment ou presque, elle reste soumise à des aléas et des imprévus qui en font sa valeur. Et sa beauté. « C’est très abstrait », confirme Tanguy Le Turquais qui avoue se sentir « comme un joueur à la veille d’une finale de Coupe du monde : je me suis bien entraîné, je suis prêt. Le bateau est prêt. J’ai l’impression d’avoir tout fait pour que ça se passe bien. Maintenant, ce qui va se passer pendant le match, on va le découvrir tous ensemble. » Premier des paramètres d’incertitude ? « La météo ! Le vent, la mer, les vagues… évoluent en permanence. Les prévisions sont fiables à 48, 72 heures ; tous les jours, il va y avoir des prises de décision, et tous les jours, je referai mon match. » Quelle ironie pour celui qui prépare ce projet depuis trois ans comme on gérerait une entreprise : avec des objectifs d’entraînement, des prévisionnels budgétaires… « On sait où l’on veut être avec le bateau techniquement à un, deux ans. Mais là, il faut accepter de lâcher prise et d’aller vers l’inconnu. Et d’avoir confiance en notre préparation ».
Dans les ultimes heures précédant le départ, Tanguy a tout vérifié, encore et encore. Et il s’est reposé, « parce qu’avec la fatigue sur ce Vendée Globe, la lucidité va vite partir ». Préserver l’homme… pour mieux préserver le bateau : « C’est ça mon gros stress aujourd’hui : plus de la moitié des personnes qui abandonnent sur le Vendée Globe le font non pas parce qu’elles se sont blessées, mais parce que la barque l’est. Pour moi, c’est vraiment un défi technique. »
La course dans la course
L’expérience des anciens concurrents est aussi riche d’enseignements, même si leur parole a ses limites : « Quand on leur pose une question sur la course, ils répondent volontiers. Mais c’est comme discuter avec quelqu’un qui a été en haut de l’Everest : on peut s’en faire une idée, mais tant qu’on ne l’aura pas vécu, on ne saura jamais exactement ce qui se passe sur place. » Tanguy a de surcroît pour compagne Clarisse Crémer, elle-même participante à la précédente édition et à nouveau en course sur le Vendée Globe 2024. Une situation singulière plaçant les deux partenaires en rivalité sportive. « La course dans la course n’est pas entre Clarisse et moi, balaye Tanguy. Elle a un bateau de 2019 et moi de 2008. C’est normal qu’elle finisse devant — si ce n’est pas le cas, ce ne sera pas une bonne nouvelle parce qu’elle aura eu un gros problème technique. » En revanche, Tanguy veut figurer le plus haut possible dans un autre classement, non-officiel : celui des bateaux à dérive, auquel Clarisse ne prétend pas. « Évidemment, si elle est à côté de moi, je vais tout faire pour la doubler, je suis quand même un compétiteur ! » sourit-il avant d’ajouter « ce que je mets sur le haut de la pile, ce n’est pas de la battre, c’est de finir le Vendée Globe. On est tout juste une centaine de personnes à en avoir pris le départ. Mais ils ne sont pas très nombreux à l’avoir terminé. J’aimerais bien rentrer dans ce club très privé. »
Retrouvez l’aventure de Tanguy Le Turquais sur le Vendée Globe toutes les semaines dans son journal de bord avec GetYourGuide .
Plus d’informations sur www.tanguyleturquaisnavigateur.com (nouvelle fenêtre)