Alors que le RN a prévenu qu’il voterait la censure du gouvernement si ses « lignes rouges » sur le budget n’étaient pas prises en compte d’ici à lundi, Marine Le Pen assure rester « constructive ».
Elle renvoie la responsabilité d’une éventuelle censure sur Michel Barnier qui refuserait de « négocier ».
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La cheffe des députés RN a appelé samedi le Premier ministre à d’ultimes concessions pour éviter une censure qui, elle l’assure, n’est « pas inéluctable ». « Il suffit que Michel Barnier accepte de négocier », affirme Marine Le Pen dans un entretien à La Tribune Dimanche, manifestement agacée que le RN, le premier groupe à l’Assemblée nationale, n’ait pas été approché plus tôt pour « participer à l’élaboration d’un budget ».
Reçue pour la première fois à Matignon lundi dernier, la cheffe des députés RN dit rester « constructive », mais prévient le Premier ministre que s’il refusait de négocier avec le RN, ce serait lui qui prendrait alors « la décision du déclenchement de la censure ».
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Elle soutient avoir « tiré à peine 10 % des mesures » du contre-budget présenté par le Rassemblement national « pour en faire des lignes rouges , à savoir des suppressions de taxes ou d’impôts avec, en contrepartie, des recettes nouvelles, puisque nous ne voulons évidemment pas aggraver le déficit ».
Le gouvernement est-il prêt pour autant à de nouveaux gestes ? Alertant « sur la facture de la censure » dans un entretien au Parisien, le ministre des Comptes publics Laurent Saint-Martin a estimé que le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), sur lequel l’Assemblée nationale va devoir se prononcer lundi, était le fruit d’un compromis entre sénateurs et députés. « Censurer ce texte reviendrait à censurer un accord démocratique ».
Il craint que la chute du gouvernement provoque une hausse des taux d’intérêts de la dette, plombant ainsi la capacité de l’Etat « à protéger le pouvoir d’achat ». Au lendemain du maintien de la note de la France par l’agence S&P, son collègue Antoine Armand, ministre de l’Économie, a appelé « chacun à ses responsabilités » pour éviter que la crise politique ne se double d’une crise financière.