- Entretenir une voiture coûte de plus en plus cher : environ 1.600 euros par an désormais.
- De plus en plus d’automobilistes délaissent donc volontairement l’entretien de leur véhicule, quitte à risquer de provoquer de terribles accidents.
- Regardez cette enquête du JT de 20H de TF1.
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Le 20H
Comme le coût de la vie, les accidents de la route n’en finissent plus d’augmenter. Et ces deux hausses parallèles ont un lien : alors que, faute de moyens, de plus en plus d’automobilistes délaissent l’entretien de leur véhicule, un accident mortel sur cinq a en partie été causé par un véhicule en mauvais état cette année. Le coût moyen de l’entretien d’une voiture culmine désormais à environ 1.600 euros par an. Une vidange coûte entre 100 et 200 euros. Changer les quatre pneus peut monter jusqu’à 1.200 euros. Et les amortisseurs, entre 400 et 1.000 euros. Un luxe que nombre de nos compatriotes affirme ne plus pouvoir se permettre. Malgré la connaissance des risques ainsi engendrés.
Sullivan, par exemple, roule en sachant pertinemment que ses plaquettes de frein « sont très usées »
. « Je n’ai pas les moyens d’aller au garage. Le coût de la vie
est très dur en ce moment
«
, se justifie-t-il dans l’enquête du JT de 20H de TF1 en tête de cet article où on le voit ensuite faire l’effort de se rendre chez un garagiste pour demander un devis. Verdict : « Vous avez une épaisseur de plaquettes d’un millimètre ou deux, sachant que le minimum doit être de trois »
, lui indique Kevin Lussiez, chef d’atelier du garage Ford de Petite-Forêt (Nord). Réaction de Sullivan : « Donc là, c’est 88 euros, juste pour les plaquettes ? OK… Bah je pense que je vais les changer. Pas ce mois-ci, mais au moins le mois prochain. »
« D’où je vais sortir 3.000 euros, moi ? »
Mais au fait, que risque un garage qui laisserait repartir un automobiliste avec une voiture mal entretenue, donc dangereuse ? « Si le client fait repartir son véhicule par ses propres moyens, il l’assume. Mais nous, dans ce cas-là, on lui fait signer de sa main une décharge de responsabilité »
, répond Cédric Méresse, directeur régional des Hauts-de-France du réseau Autosphere. Ce manque d’entretien concerne d’ailleurs autant les particuliers que les professionnels. Un ouvrier du bâtiment, venant d’appeler un dépanneur après avoir failli perdre une roue avant de son camion benne en circulant, ne s’en cache pas non plus : « Je me suis installé il y a trente ans, et c’est le même camion qu’il y a trente ans. L’entretien ? C’est des trucs qui valent 2.000 ou 3.000 euros. D’où je vais sortir 3.000 euros, moi ? Je suis un artisan. On est tellement serré. On n’a pas du tout l’argent pour ça. »
Pourtant, les conséquences peuvent être dramatiques. Norbert Pirault, percuté de plein fouet par une camionnette tandis qu’il conduisait sa moto sur l’autoroute, en témoigne aujourd’hui, après neuf semaines dans le coma et six années passées à l’hôpital. « J’ai été catapulté à 52 mètres. Je suis monté à 5 mètres de haut. Je suis tombé sur la voie la plus rapide, de l’autre côté. J’ai franchi ce qu’on appelle le terre-plein central, un mur en béton »
, détaille celui qui est devenu, depuis, porte-parole de l’association Victimes solidaires. Il poursuit : « La camionnette a été expertisée par la justice. Les pneumatiques n’étaient pas en bon état. Donc il y a eu un contrôle technique a priori défectueux. Mais tout ça, je l’ai su très longtemps après. »
Trop tard.
Sachez tout de même qu’aujourd’hui, pour éviter cela, les garagistes ont l’obligation légale de vous proposer des pièces d’occasion pour faire baisser la facture. Certains vont même plus loin, comme le centre Norauto de Villeneuve-d’Ascq (Nord), qui propose systématiquement de réparer les pièces abîmées plutôt que de les remplacer par des neuves. « Comme ça, quand on reçoit la pièce, on n’a plus qu’à la remonter. Ça coûte beaucoup moins cher au client »
, assure le chef d’atelier, Jean-Charles Laurent. Aucune alternative, en revanche, pour se départir du contrôle technique tous les deux ans, dont le prix moyen s’élève à 78,50 euros, quand l’amende, en cas de défaut, s’élève, elle, à 135 euros, voire à 750 euros en cas de situation aggravée.








