- Alors que le réseau SNCF compte 28.000 kilomètres de voies ferrées, surveiller toutes ces lignes relève de la mission impossible.
- Cela explique les apparentes facilités avec lesquelles les saboteurs ou les voleurs agissent, même si la SNCF tente de mieux protéger son réseau.
- Y a-t-il de plus en plus d’actes de sabotage ? De pannes ? On fait le point.
La circulation sur la ligne à grande vitesse dans le Sud-Est, qui a perturbé les déplacements d’au moins 50.000 voyageurs lundi, a repris en fin d’après-midi avant une quasi-normalisation prévue à partir de 21h. A l’origine de ces problèmes de circulation sur l’une des lignes les plus fréquentées de France pendant près de vingt-quatre heures ? Un « incendie sur des câbles de signalisation »
survenu vers 4h du matin près de Valence (Drôme). De quoi soulever plusieurs questions sur la vulnérabilité du réseau ferré.
Y a-t-il de plus en plus d’actes de sabotage ? Oui, à commencer par les vols de cuivre présents dans les câbles. Leur nombre a triplé depuis 2021 selon SNCF Réseau, notamment en raison du cours de ce métal, historiquement élevé, qui ne fait qu’aiguiser l’appétit des malfaiteurs. « Le prix du cuivre sur le marché a augmenté de manière significative. Et donc il y a des réseaux vraiment organisés, type réseau mafieux, qui volent le câble en cuivre et le revendent par la suite sur le marché noir »,
explique dans le reportage en tête de cet article, Maria Lee, experte ferroviaire pour Sia Partners.
À cette série noire s’ajoutent des actes de vandalisme, comme celui survenu ce lundi près de Valence, ou encore non loin de Toulouse le mois dernier, et pire, l’action coordonnée sur le territoire lors de l’ouverture des Jeux Olympiques de Paris l’été dernier. Dans ce contexte, sécuriser les voies est donc devenu un enjeu de premier ordre pour la SNCF. « Il y a pratiquement une centaine de millions qui sont investis pour pouvoir mettre en place des GPS trackers, pour pouvoir mettre en place des surveillances à travers des drones, pour pouvoir mettre en place un certain nombre d’alarmes »,
explique Philippe Tabarot, le ministre des Transports. Cela représente 100 millions d’euros, soit cinq fois plus qu’il y a deux ans.
La fiabilité du réseau constitue une autre préoccupation alors que ce dimanche une panne d’alimentation a causé plus de sept heures de retard aux passagers d’un Toulouse-Paris.
Plus de pannes ?
Y a-t-il plus de pannes qu’avant ? Si c’est difficile de le dire, l’argent investi dans la sécurité des voies pèse de plus en plus lourd sur le budget de la SNCF. « Cet argent-là, c’est de l’argent qu’on ne met pas dans la mise à niveau du réseau ferré national et qui est, pour une partie de ce réseau, en état de sous-investissement chronique depuis quelques décennies »
, explique Noémie Bercoff, experte en mobilités et directrice générale d’Urbanloop.
A quelle prise en charge ont droit les voyageurs bloqués à bord ? Pourquoi ne pas les évacuer ? Au-delà de 30 minutes de retard, une compensation financière s’applique et peut atteindre 75% du prix du billet au-delà de trois heures de retard. Ce lundi soir, la SNCF nous le rappelle, évacuer les passagers en cas de problème reste très compliqué. Il faut de toute urgence trouver une vingtaine de bus, les acheminer jusqu’au train immobilisé et organiser la sortie à pied d’un millier de personnes le long des voies.








