- Les prochaines heures s’annoncent cruciales en Jamaïque, avec des vents atteignant les 295 km/h.
- L’ouragan Melissa est désormais plus puissant que Katrina qui avait englouti sous les eaux il y a 20 ans 80% de La Nouvelle-Orléans.
- Quelle est la taille de cette dépression qualifiée de monstrueuse par les météorologues ? Peut-elle encore perdre de sa puissance ? On fait le point.
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L’ouragan Melissa frappe les Caraïbes
Il faut l’observer depuis l’espace pour le voir dans son intégralité. Énorme, l’ouragan Melissa, qui frappe mardi la Jamaïque, et a été rétrogradé en catégorie 4 sur l’échelle de Saffir-Simpson qui en compte cinq, donne l’impression de devoir tout avaler sur son passage. Sa taille est supérieure à celle de la France. Les tempêtes tropicales de son calibre peuvent atteindre 1000 kilomètres de diamètre et 15 kilomètres de hauteur.
Voici sa fiche identité : Melissa est de catégorie 5, la plus élevée. Avec des vents mesurés à 295 km/h pour l’instant et une vitesse de déplacement de 11 km/h, le phénomène a eu tout le temps de se renforcer avant d’atteindre les côtes. Il est le plus puissant à avoir frappé la Jamaïque.
« Des dégâts catastrophiques attendus »
Les services de prévision ne cachent pas leur inquiétude. « Des dégâts catastrophiques sont attendus dans l’œil. Des bâtiments entiers pourraient s’effondrer. Les vents seront encore plus forts ici dans les zones élevées jusqu’à plus de 320 km/h »,
explique un présentateur dans le reportage en tête de cet article.
Le schéma est toujours le même : de l’humidité et de la chaleur, aspirées en altitude, alors qu’actuellement on enregistre plus de 30 degrés en mer des Caraïbes. Carburant idéal, cette eau accumulait déjà l’excès de température liée au gaz à effet de serre. « L’océan contient 90% du surplus de chaleur contre l’atmosphère qui n’en contient que 1% »,
explique Sabrina Speich, océanographe au laboratoire de météorologie dynamique (LMD) et professeure au département de géosciences de l’École normale supérieure (ENS), confirmant que c’est une réserve d’énergie colossale.
Melissa s’est nourri de l’océan surchauffé pour monter en puissance. À tel point que, fait rarissime, l’avion de mesure de l’US Air Force a dû abréger sa mission ce lundi en raison de turbulences trop importantes dans l’œil. Au sol, la dévastation pourrait être d’autant plus grande que le monstre avance lentement.
« Il y a une trajectoire lente qui zigzague au même endroit. Les dégâts vont être beaucoup plus forts puisqu’il va y avoir des forts vents et des fortes pluies beaucoup plus longtemps »,
explique Camille Risi, chercheure au Laboratoire de Météorologie Dynamique (LMD). Les pluies s’annoncent diluviennes jusqu’à un mètre par endroit alors que les sols sont déjà gorgés d’eau depuis des jours. La région pourrait recevoir l’équivalent d’un an de précipitations à Paris.












