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Les établissements publics de l’enseignement supérieur font face à d’importantes difficultés. Nombre d’étudiants en hausse, charges nouvelles, augmentation de la masse salariale due au statut des agents et choc inflationniste n’ont pas été compensés par les dotations octroyées par l’Etat, en baisse en termes réels (– 800 millions d’euros entre 2021 et 2024) – 80 % des établissements étaient en déficit en 2024, 20 proches des seuils d’alerte financiers. A cela s’ajoute une perte d’attractivité avec une chute de plus de 20 % du pouvoir d’achat des enseignants-chercheurs et du personnel depuis 2010.
La trajectoire est très inquiétante. Il est temps de se demander ce que nous voulons pour l’enseignement supérieur et la recherche publics ou d’intérêt général, socle fondamental d’une société et d’une économie en bonne santé.
Il faut tout d’abord rappeler que les universités accueillent environ 55 % des étudiants du supérieur, dont plus d’un tiers en master. Ils sont formés au meilleur niveau. Le taux de satisfaction quant aux missions occupées après master est de l’ordre de 90 %. Certaines de ces universités font partie des meilleures mondiales : Paris-Saclay est 13e au classement de Shanghaï, Paris Sciences et Lettres (PSL) 34e, Sorbonne Université 43e, etc. Les initiatives des établissements pour que la recherche et les formations irriguent leurs territoires sont multiples. Nous pouvons en être fiers !
Savoir exigeant et objectivé
Ces étudiants sont, de par leur nombre (1,7 million), indispensables au dynamisme de l’économie et de la vie intellectuelle. Ils contribuent, pour une partie, de manière essentielle à l’innovation de rupture : deux des fondateurs de Mistral, licorne française de l’intelligence artificielle souvent citée, ont étudié à Saclay et à PSL. On pourrait multiplier les exemples prestigieux issus de nos programmes, dans les domaines de la recherche, de l’industrie et des administrations françaises. Sans compter ceux partis à l’étranger, comme six de nos neuf derniers Prix Nobel, faute de moyens.
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