La ministre des outre-mer, Naïma Moutchou, a annoncé vendredi 14 novembre la tenue d’une « consultation citoyenne anticipée » en Nouvelle-Calédonie avant la révision constitutionnelle prévue pour acter l’accord de Bougival, au dernier jour de son déplacement dans l’archipel du Pacifique Sud.
« Nous allons d’abord donner la parole aux habitants. Cela donnera de la puissance à ce qui est discuté », a déclaré Mme Moutchou sur la chaîne Nouvelle-Calédonie La 1ère. Dans un communiqué, le ministère des outre-mer a expliqué qu’à « l’issue d’une nouvelle séquence d’échanges, conduits à Nouméa en formats bilatéraux et pléniers (…), les partenaires favorables à l’accord de Bougival » se sont accordés sur la « tenue d’une consultation citoyenne anticipée ».
« L’engagement à poursuivre des discussions relatives à la mise en œuvre de l’accord, notamment à apporter les éclaircissements nécessaires » et le « lancement d’un plan de relance à la hauteur des défis de la Nouvelle-Calédonie » font également partie des points d’accord, ajoute le communiqué sans donner plus de détails.
Calendrier inversé
Ce référendum local sur l’accord de Bougival, conclu le 12 juillet, devait initialement se tenir après l’adoption par le Parlement d’une loi constitutionnelle permettant son application. Mais le texte, conclu en juillet entre indépendantistes, non-indépendantistes et Etat, a depuis rencontré plusieurs obstacles. Le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), principal mouvement indépendantiste, a fini par rejeter l’accord lors d’un congrès le 9 août.
Puis la chute du gouvernement de François Bayrou début septembre a retardé la révision constitutionnelle par le Congrès réuni à Versailles, initialement prévu avant la fin 2025. En inversant le calendrier − le référendum avant le vote au Parlement –, le gouvernement peut maintenir la consultation des Calédoniens en février, comme prévu. « Je ne ferai pas sans le FLNKS, à condition que le FLNKS ne fasse pas sans les autres », a encore affirmé la ministre des outre-mer sur la chaîne.
Le mouvement indépendantiste a rencontré Mme Moutchou à deux reprises cette semaine, mais a refusé de participer aux réunions organisées avec les autres formations politiques calédoniennes. Dans un communiqué, le FLNKS a réaffirmé vendredi que le « projet dit “de Bougival” ne saurait constituer une base de travail, car il est contraire au processus de décolonisation ». « Toute tentative de passage en force sans le FLNKS risque d’entraîner le pays dans une situation d’instabilité durable », ajoute le communiqué. Contacté par l’Agence France-Presse, le Front n’a ensuite pas souhaité réagir à l’annonce de la ministre sur la consultation.










