Deux femmes qui avaient propagé sur Internet, en 2021, la rumeur selon laquelle Brigitte Macron était une femme transgenre, infox devenue virale jusqu’aux Etats-Unis, ont été condamnées, jeudi 12 septembre, par le tribunal correctionnel de Paris pour diffamation.
Elles ont été condamnées à une amende de 500 euros avec sursis, ainsi qu’à payer un total de 8 000 euros de dommages et intérêts à Brigitte Macron, et 5 000 euros à son frère Jean-Michel Trogneux, tous deux parties civiles au procès, qui s’était tenu en juin dernier. Brigitte Macron, absente lors du procès, n’était pas non plus présente pour la décision.
L’épouse du président de la République avait porté plainte pour diffamation publique avec constitution de partie civile le 31 janvier 2022, conduisant à un renvoi (quasi-automatique en droit de la presse) des deux femmes devant le tribunal correctionnel.
Une fausse information devenue virale à l’international
« Ce n’est pas une victoire, c’est une application normale de la loi », a réagi auprès de l’Agence France-Presse Me Jean Ennochi, l’avocat de Brigitte Macron. Lors de l’audience en juin, il avait insisté sur le préjudice « énorme » causé par cette infox, qui avait « flambé partout » dans le monde. « Compte tenu de toutes ces reprises », désormais, « nous poursuivons systématiquement » en justice. « Des poursuites sont en cours en France, et à l’étranger », a-t-il précisé.
Au cœur du dossier, une théorie resurgissant régulièrement sur les réseaux sociaux depuis l’élection d’Emmanuel Macron en 2017, selon laquelle Brigitte Macron, née Trogneux, n’aurait jamais existé, mais que son frère Jean-Michel aurait pris cette identité après avoir changé de sexe.
Les deux femmes avaient largement contribué à propager la théorie en 2021, en réalisant une longue « interview » de plus de quatre heures où la première, la « médium » Amandine Roy, interrogeait sur sa chaîne YouTube la seconde, Natacha Rey, présentée comme « journaliste indépendante autodidacte », sur la découverte de cette « tromperie », « escroquerie », de ce « mensonge d’Etat ».
Dans l’entretien de quatre heures diffusé sur YouTube, les deux femmes diffusaient des photos de Brigitte Macron et de sa famille, évoquaient des interventions chirurgicales qu’elle aurait subies, prétendant qu’elle ne serait pas la mère de ses trois enfants et donnaient des informations personnelles sur son frère.
La fausse information avait connu un écho plus important après la vidéo YouTube, s’exportant même dans le monde, notamment et encore récemment aux Etats-Unis, où elle est devenue virale à l’extrême droite, en pleine campagne présidentielle.
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Plusieurs femmes politiques dans le monde ont déjà fait les frais d’infox à caractère transphobe, comme l’ex-première dame des Etats-Unis Michelle Obama, l’actuelle vice-présidente américaine Kamala Harris ou l’ancienne première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern.