« J’espère qu’à partir du 1er juillet 2025 La Poste aura à cœur de dépasser ce que nous avons fait. » Après onze ans à la tête du groupe public, Philippe Wahl, qui ne sera plus PDG à l’issue de l’assemblée générale du 25 juin, esquisse-t-il une lettre de mission pour celui ou celle qui lui succédera, ou exprime-t-il sa frustration de ne pas poursuivre lui-même la transformation du groupe ?
A l’heure du bilan, il peut mettre en avant les résultats annuels, publiés jeudi 27 février, qui montrent une poursuite du redressement après deux années marquées par l’impact de la remontée des taux d’intérêt et de l’inflation. Pour autant, la stratégie menée depuis 2013 continue de susciter des interrogations, y compris de l’Etat actionnaire.
Le bénéfice net du groupe public, à 1,41 milliard d’euros, a certes pratiquement triplé en 2024, mais cette progression doit beaucoup à la plus-value exceptionnelle de 500 millions d’euros réalisée sur la vente des 51 % du groupe dans La Poste Mobile, la coentreprise de téléphonie mobile créée en 2013 avec SFR et revendue en 2024 à Bouygues Telecom. Il faudra donc « remplacer » cette plus-value, reconnaît M. Wahl, qui compte sur les deux « moteurs de croissance » qu’il s’est employé à développer : le pôle de distribution de colis et de livraison express, porté par l’essor du commerce en ligne (près de 50 % du chiffre d’affaires), et celui de bancassurance, formé par le rapprochement entre La Banque Postale et CNP Assurances.
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