« Des mains pour porter les cubes, s’il vous plaît ! » La voix de Grégory Gaillard porte loin. Heureusement. Vendredi 22 novembre, dans le studio Marius-Petipa du Palais Garnier, à Paris, la répétition de Play, spectacle du chorégraphe suédois Alexander Ekman, retentit de coups de micro frappé, de claquements de chaussons de pointes piqués dans le sol, de rires et de cris. Comme d’habitude, Grégory Gaillard, maître de ballet depuis 2019 pour les pièces contemporaines de l’Opéra de Paris, après y avoir été interprète, a retroussé les manches de son pull bleu, et court du four au moulin, téléphone à droite, calepin à gauche. Deux danseurs ont heureusement capté son appel et se précipitent pour jouer les gros bras à ses côtés. Et hop, le mobilier blanc surgit, immédiatement pris d’assaut par la troupe.
Après l’interruption due à la grève des danseurs qui a entraîné l’annulation, le 9 décembre, d’une représentation de Play, cette production euphorisante créée en 2017 et devenue un best-seller de l’Opéra de Paris est à l’affiche pour la troisième fois. Grégory Gaillard en connaît la partition. Il a déjà suivi la seconde salve de représentations du spectacle en 2021, pour laquelle il avait consacré un mois de recherche préalable en solitaire, à visionner les vidéos, à noter et à dessiner la multitude de saynètes qui éclatent en un temps record sur le plateau.
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