
Une odeur légèrement âcre intrigue les visiteurs pénétrant dans le laboratoire de Terratis, un hangar de 220 mètres carrés situé dans l’ouest de Montpellier. Derrière les vitres de la première salle se laisse deviner un élevage inhabituel : environ un million de moustiques s’ébattent dans une cinquantaine de cages au maillage ultrafin. Quelques-uns ont toutefois réussi à s’échapper, dont des femelles, qui s’empressent de piquer les chevilles imprudemment laissées découvertes. Leur taille minuscule et leurs fines rayures noires et blanches ne laissent aucun doute : ce sont des Aedes albopictus, des moustiques-tigres.
Sur les parois des cages, quelques taches cramoisies témoignent des repas de sang réguliers fournis aux femelles pour faire maturer leurs œufs. Ces derniers, petits points noirs accrochés à des bandes de papier plongées dans l’eau stagnant au fond des cages, sont récoltés avec soin, au pinceau. Ils serviront à produire des moustiques mâles stériles, qui seront ensuite relâchés en ville. Lors d’accouplements avec les femelles sauvages, leur sperme rendu défectueux par irradiation aboutit à des embryons non viables, faisant donc potentiellement baisser la population globale de moustiques-tigres.
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