Faire la promotion d’une destination, informer les touristes, former les professionnels du secteur, produire des analyses… Voilà quelques missions des comités régionaux du tourisme (CRT), des structures peu connues rassemblant chacune plusieurs dizaines de salariés, sous tutelle des régions. Le plus souvent, chaque CRT travaille main dans la main avec les comités départementaux du tourisme (d’autres structures, au niveau des départements), et avec les offices de tourisme, rattachés à une ville ou à une agglomération.
Mais à Paris, les choses sont plus compliquées, tant la « ville centre » est prépondérante dans l’attractivité touristique de la région. Alors, entre l’office de tourisme de la Ville de Paris (80 salariés) et le CRT d’Ile-de-France (70 salariés), difficile de comprendre qui fait quoi. Une situation qui entraîne des « redondances », une « dilution des responsabilités », une multiplication des marques, et de la « confusion » chez les partenaires, estime la chambre régionale des comptes d’Ile-de-France, dans deux rapports mis en ligne vendredi 30 août au sujet de ces structures.
Une belle illustration du millefeuille administratif français, qui, depuis l’étranger, doit sembler bien curieux. Ainsi, le CRT comme l’office de tourisme disposent chacun de leurs propres sites Internet, déclinés en différentes versions pour promouvoir Paris auprès des touristes, des agences, des voyageurs d’affaires… Pas de porte d’entrée unique : « Les canaux de communication s’additionnent en autant d’organismes compétents », note la Cour des comptes.
Doublon et confusion
A cela s’ajoutent des « marques » distinctes, déclinées dans différents supports et actions de communication : Paris Je t’aime pour l’office de Tourisme, Visit Paris Region pour le CRT. Les deux structures ont aussi une marque commune pour certaines actions communes, Paris Is Yours. Si la Cour salue cette volonté de rapprochement, cette nouvelle marque génère, selon les magistrats, « encore plus de confusion ». Aussi, chaque structure produit ses statistiques et ses bilans de fréquentation, avec des périmètres et des sources différents − ce qui peut ajouter à la confusion. Elles sont également en doublon sur la vente de certains produits touristiques et tickets.
« Cet empilement de compétences, épousant l’organisation territoriale française, n’a aucun sens pour un touriste. L’approche par destination, autour d’une marque unique, des messages, supports de promotion et données communs, et non dispersés par acteurs ou territoires, apparaît la plus pertinente », indique la Cour. Qui ajoute que cette « dispersion » constatée en Ile-de-France « dépasse le seul enjeu de la dissémination de moyens ». « Elle dessert la puissance de la destination, par la confusion d’image qui en résulte, et elle est susceptible de semer le doute sur la fiabilité de la destination. »
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