Des soldats patrouillent après l’échec d’un coup d’Etat contre le président béninois, Patrice Talon, à Cotonou, le 7 décembre 2025.

Depuis 2020, les coups d’Etat se multiplient en Afrique. Alors que les pays du Sahel, la Guinée, le Gabon ou encore le Soudan étaient déjà tombés dans les mains de militaires, en trois mois, trois nouveaux pays ont été traversés par des putschs ou tentatives de putschs : Madagascar, la Guinée-Bissau et, dimanche 7 décembre, le Bénin où des militaires ont échoué à prendre le pouvoir.

Le politologue et philosophe Achille Mbembe, directeur de la Fondation de l’innovation pour la démocratie, basée en Afrique du Sud, analyse le mouvement à l’œuvre en Afrique.

Depuis 2020, l’Afrique a connu 14 coups d’Etat, dont 3 depuis septembre. Etes-vous surpris par ce retour des militaires au pouvoir sur le continent ?

Il ne faut pas s’arrêter aux cas particuliers, mais regarder les mouvements de fond à l’œuvre en Afrique. On assiste aujourd’hui à une crise du multipartisme administratif, un système que la plupart des régimes africains avaient adopté au début des années 2000. Je dis bien « crise du multipartisme », et non « crise de la démocratie », pour la simple raison que la quasi-totalité des pays du continent n’ont jamais rempli les critères élémentaires d’un Etat de droit.

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