Les deux rugbymen français inculpés de viol en Argentine ont atterri en France ce mercredi soir.
Ils avaient été autorisés par la justice à quitter le pays sud-américain, où, selon leur avocat, ils ont vécu pendant deux mois un « film d’horreur ».
Deux mois après les faits présumés, les deux rugbymen français inculpés de viol en Argentine sont arrivés ce mercredi soir en France et ont quitté l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle par une sortie dérobée, évitant ainsi de passer devant les journalistes présents en nombre dans l’aérogare.
« Ils ont quitté l’aéroport », a indiqué à l’AFP Antoine Vey, avocat français d’Hugo Auradou et Oscar Jégou, après qu’une source aéroportuaire a confirmé que leur avion en provenance de Buenos Aires a atterri à Roissy, au nord de Paris, mercredi en fin de journée.
Judiciairement, pour moi, ce retour en France signifie la fin des poursuites.
Judiciairement, pour moi, ce retour en France signifie la fin des poursuites.
Antoine Vey, avocat français d’Hugo Auradou et Oscar Jégou
Dans la journée de mardi, les deux joueurs avaient reçu le feu vert pour quitter l’Argentine lors d’une audience – en leur absence – au tribunal de Mendoza (ouest). La justice a suivi les recommandations du parquet selon lequel l’accusation a « perdu de sa force initiale ». À l’audience, l’accusation « ne s’est pas opposée », a précisé le tribunal de Mendoza dans un communiqué. « C’est un film d’horreur qui n’aurait jamais dû exister. Cela n’aurait jamais dû arriver, aucune plainte n’aurait dû être déposée », a déclaré Me Cuneo Libarona mardi soir à l’aéroport.
Auradou et Jégou restent inculpés, depuis près de deux mois, de viol aggravé, car commis en réunion. « Judiciairement, pour moi, ce retour en France signifie la fin des poursuites », a toutefois estimé sur France 5 Me Vey. « On ne fait pas rentrer en France des gens si on pense qu’ils ont commis les faits ». Dans son argumentaire recommandant leur libre départ, le parquet de Mendoza avait estimé lundi qu’« il ressort clairement de l’abondance des preuves que l’accusation initiale a perdu de sa force, ce qui doit (…) avoir un impact sur l’évaluation du risque concret de fuite ».
Le feu vert donné à un retour en France est assorti de « règles » : se présenter s’ils sont convoqués au consulat d’Argentine en France, être entendus en mode virtuel « aussi souvent qu’il en soit requis », voire revenir « se présenter à Mendoza (1.000 km de Buenos Aires) si ceci leur est demandé ». Une demande de non-lieu, déposée par les avocats des joueurs la semaine dernière, doit désormais être examinée par la justice. De son côté, la Fédération française de rugby (FFR) a salué « avec satisfaction » le retour en France des joueurs, une « nouvelle avancée vers la vérité judiciaire des faits ».