Le ministre de la justice, Gérald Darmanin, a demandé à l’inspection générale de la justice (IGJ) d’établir pourquoi des investigations n’avaient pas été lancées en 2010 après l’identification de l’ADN de Dominique Pelicot dans une affaire de tentative de viol, selon une lettre de mission consultée vendredi 2 mai par l’Agence France-Presse.
Cette mission, révélée par RTL et ordonnée mercredi par le garde des sceaux à l’IGJ, doit établir « la réalité ou non des dysfonctionnements allégués », apparus au moment du procès de Dominique Pelicot, qui s’est déroulé de septembre à décembre 2024 devant la cour criminelle du Vaucluse. Elle doit rendre son rapport d’ici au 31 juillet.
Dominique Pelicot a été condamné, en décembre, à vingt ans de réclusion criminelle pour avoir drogué sa femme, Gisèle, afin de la violer et de la livrer à des dizaines d’inconnus à Mazan, entre 2011 et 2020. Lors du procès, il était apparu qu’il avait été interpellé en 2010 dans un centre commercial en train de filmer sous les jupes des femmes.
Son ADN avait alors été prélevé. Quelques mois plus tard, il avait « fait l’objet d’un rapprochement avec une trace “inconnue” prélevée dans une procédure antérieure, ouverte à la suite d’une tentative de viol commise à Villeparisis le 11 mai 1999 », ainsi qu’avec une autre procédure, pour meurtre avec viol à Paris en 1991, rappelle la lettre de mission.
Or ces rapprochements n’ont alors donné lieu à aucune exploitation. Ce n’est qu’en janvier que Dominique Pelicot a été mis en examen dans ces deux affaires par une juge d’instruction du pôle de Nanterre consacré aux « cold cases ». Il a reconnu la tentative de viol mais nie le meurtre à Paris.