Anne Hidalgo a annoncé, ce samedi 31 août, que les anneaux olympiques resteraient sur la Dame de fer après les Jeux, ce n’est pas du goût de tout le monde.
Autre annonce : le changement de vitesse sur la périphérique.
Là aussi, beaucoup se demandent si la maire de la capitale peut décider seule d’un tel changement.
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Jeux olympiques et paralympiques
Les anneaux olympiques portés pour l’éternité par la Dame de fer ? Installés début juin, ils pourraient rester après les Jeux. Au pied de la tour Eiffel, la décision divise les visiteurs. « Je pense que ça peut gâcher le monument », estime un touriste dans la vidéo en tête de cet article. « Ça peut être une bonne idée puisqu’on saura que les Jeux olympiques sont passés par Paris », se réjouit un autre. L’annonce a été faite par Anne Hidalgo dans le journal Ouest-France, ce samedi 31 août : « En tant que maire de Paris, la décision me revient et j’ai l’accord du Comité international olympique ».
« La tour Eiffel n’a pas été conçue pour ça »
Les anneaux actuels pèsent 30 tonnes, ils sont alors trop lourds pour rester dans la durée sur la structure. Ils devront être remplacés par des anneaux plus légers mais la ministre démissionnaire de la Culture, Rachida Dati, a tenu à rappeler quelques règles : « Avant toute prise de décision, il est important que toutes les procédures et consultations visant à la protection du patrimoine, soient respectées ». Pour que le projet soit validé, l’État doit vérifier si les futurs anneaux sont bien accrochés, qu’ils n’endommagent pas la tour Eiffel et s’ils peuvent être bien retirés en cas de besoin. Les critères esthétiques ne comptent pas, ce que regrette Didier Rykner, directeur de la rédaction de La Tribune de l’Art : « La Tour Eiffel n’a pas été conçue pour avoir ces anneaux olympiques, ça n’a pas de sens et en plus de ça, ça cache la structure, ça vient modifier l’aspect de la tour Eiffel ».
Un monument du patrimoine français qui est également utilisé pour faire passer des messages de soutiens aux Ukrainiens, et même pour une publicité Citroën en 1922. Pour Anne Hidalgo, ces anneaux sont donc l’héritage des Jeux.
Un changement de vitesse difficile à appliquer ?
Mais ce n’est pas sa seule annonce. Dès octobre prochain, la vitesse sur le périphérique parisien pourrait passer de 70 km/h à 50 km/h. Les automobilistes sont mitigés : « C’est une honte parce qu’on ne roule plus dans Paris, on est à 30 dans les petites rues, à 50 sur le périph, on ne peut plus rouler », s’indigne une Parisienne. « Si c’est bon pour l’écologie et que ça réduit un petit peu les accidents, pourquoi pas », tempère une habitante.
Cette mesure permettrait de réduire la pollution pour les 500 000 riverains vivants aux abords du périphérique. Mais est-ce suffisant ? « La diminution de vitesse, ça a une action sur les émissions de polluants atmosphériques. Elles vont diminuer mais ça dépend des conditions de circulation. En fonction des conditions de circulation, ça ne diminuera pas nécessairement et ça dépend aussi de la fluidité du trafic », explique Karine Léger, directrice générale d’AirParif. Ce n’est pas la première fois que la vitesse est diminuée sur le périphérique. De 90 km/h en 1973, la vitesse passe à 80 km/h vingt ans plus tard, puis à 70 km/h en 2014.
Il reste une question : est-ce que la mairie peut décider seule de réduire la vitesse sur cette route empruntée par 80% d’usagers habitant en dehors de la capitale ? Cela fait partie de sa compétence mais la préfecture de Police de Paris estime avoir son mot à dire. Pour Rémy Josseaume, avocat en droit routier, cette situation risque d’être ubuesque : « L’État pourrait bloquer le dispositif notamment en n’actualisant pas les vitesses dans les radars automatiques, parce que les radars automatiques sont la compétence de l’État, ils flashent à 70km/h ».
Anne Hidalgo souhaite aussi conserver la voie du périphérique, réservée pendant les Jeux, au covoiturage et aux taxis, et tenter de verdir un des boulevards les plus fréquentés d’Europe, d’ici à 2030.