Les deux hommes ont été arrêtés vendredi, l’un à Brest et l’autre près de Grenoble, puis placés en garde à vue.
Suivis par des dizaines de milliers de personnes sur TikTok, ces influenceurs sont accusés d’avoir appelé à commettre des violences sur le sol français.
Ils faisaient tous deux l’objet d’obligations de quitter le territoire.
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LE WE 13H
L’un se fait appeler « Zazu Youssef », l’autre « Bledar de luxe ». Ces deux influenceurs algériens, installés en France, ont été interpellés et placés en garde à vue vendredi 3 janvier. Ils sont accusés de diffuser des appels à la haine sur leurs comptes respectifs, suivis par des dizaines de milliers d’abonnés. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a déclaré sur X qu’ils devraient « répondre des ignobles propos tenus sur TikTok devant la Justice ». Ils risquent plusieurs années de prison.
Dans une vidéo publiée il y a quatre jours sur TikTok, Zazu Youssef, 25 ans, domicilié à Brest, appelait à commettre des violences sur le sol français. Dans les extraits montrés en dans la vidéo en tête de cet article, on peut le voir mimer des tirs d’arme à feu. Il a été interpellé vendredi matin à Brest et placé en garde à vue pour « apologie d’acte de terrorisme et provocation à la haine et à la violence ». En avril dernier, cet influenceur aux centaines de milliers d’abonnés avait reçu une obligation de quitter le territoire, mais faute d’interpellation, il n’avait pas été éloigné.
« L’Etat manque significativement de moyens »
Son compatriote, surnommé « Bledar de Luxe », interpellé quelques heures plus tard à Echirolles (Isère) pour des faits similaires, faisait lui aussi l’objet d’une obligation de quitter le territoire. Que faisaient alors les deux hommes en liberté sur le sol français ? « L’État manque significativement de moyens puisque, effectivement, cela coûte cher de pouvoir enfermer ces personnes en centre de rétention administrative », explique Vanessa Elberg, avocate spécialiste en droit des étrangers.
Sur les réseaux sociaux, les vidéos appelant à la haine sont signalées, et les comptes bloqués. Mais pour la police, le problème ne s’arrête pas à Internet : « Il y a des structures très organisées qui viennent tenter d’embrigader des jeunes, notamment dans les cités sensibles », avance Michel Corrioux, représentant du syndicat Alliance police nationale. Celui-ci évoque encore « des prêcheurs de haine qui, toute la journée, essayent de convaincre l’opinion et de rallier à leur cause. »