Cela faisait trente et un ans qu’ils n’avaient pas enregistré tout un album ensemble : Dr. Dre derrière la console, Snoop Dogg derrière le micro. Et ce vendredi 13 décembre à 8 heures, leur deuxième album, Missionary, était diffusé sur toutes les plateformes de streaming. Le 23 novembre 1993, la sortie de Doggystyle avait imposé au monde la silhouette longiligne du rappeur et son flow si détendu. La production de Dr. Dre mariant le funk poisseux de George Clinton à la culture des gangs a aussitôt dominé les charts (Doggystyle fut le premier album rap à rester numéro 1 du magazine Billboard). Depuis, Snoop Dogg est devenu une icône populaire, à la fois acteur et amuseur public, commentateur pour la chaîne NBC lors des Jeux olympiques de Paris durant l’été. Dr. Dre, lui, est un milliardaire épanoui, qui a fait fortune en créant les casques audio Beats et en produisant des musiques pour ses poulains, Eminem ou 50 Cent, tous deux présents sur ce nouvel album.
Dre et Snoop, originaires l’un de Compton, l’autre de Long Beach (Californie), ne se sont jamais perdus de vue. Snoop Doggy Dogg, qui a dû abandonner une partie de son nom d’artiste pour se libérer de l’emprise de leur premier label Death Row (qu’il a depuis racheté), a continué de participer aux projets de son mentor. La veille de la sortie de l’album, le rappeur, qui nous avait jusque-là fait faux bond, a donné un entretien exclusif au Monde en visioconférence depuis un studio enregistrement d’Inglewood, à Los Angeles.
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