Pour Sergueï Karaganov, l’un des intellectuels du régime poutinien, la Russie était d’ores et déjà « en guerre contre l’Europe »
La rhétorique russe est de plus en plus brutale. Après la publication en octobre d’un article dans la revue La Vie internationale, du ministère des affaires étrangères russe, prônant la fermeté dans « l’affrontement historique » entre Moscou et l’Occident, Sergueï Karaganov, l’un des idéologues du régime poutinien, en a donné une nouvelle illustration, vendredi, sur la première chaîne russe.
Sergueï Karaganov y a affirmé que la Russie était d’ores et déjà « en guerre contre l’Europe ». Selon lui, « Cette guerre a déjà commencé. Simplement, nous ne l’appelons pas encore ainsi. Notre véritable adversaire est bien l’Europe, et non la malheureuse Ukraine », déclare le propagandiste.
M. Karaganov tient des propos (traduits par le site Le Grand Continent) particulièrement virulents à l’encontre des dirigeants européens, qualifiés d’« élite irresponsable, enragée et abrutie ». Il regrette que Moscou ait « autant attendu pour lancer cet ultimatum » nucléaire, n’excluant pas une « mise à exécution au moins partielle de cette menace » pour « mettre fin à ces cinq siècles de guerres européennes ».
Selon lui, la guerre ne prendra fin que lorsque la Russie aura « infligé à l’Europe une défaite morale et politique ». Il a également affirmé que l’Europe était « profondément corrompue » et représentait « l’expression la plus absolue du mal ».
Concernant l’Ukraine, M. Karaganov estime que le président Volodymyr Zelensky serait « écarté » du pouvoir, « se retirera de lui-même » ou « sera peut-être même assassiné ». Il plaide pour que l’Ukraine devienne une « zone tampon entre nous et l’OTAN », dotée d’un « gouvernement provisoire » avec des forces armées réduites à « 600 000 hommes ».
L’idéologue russe évoque enfin la position de Donald Trump, affirmant que ce dernier « voudrait aujourd’hui terminer cette guerre » car « les profits s’amenuisent à mesure que les risques augmentent ».










