Dans un rapport publié ce jeudi, Tsahal a admis son « échec » lors de l’attaque sanglante du Hamas contre le kibboutz Be’eri, le 7 octobre dernier.
Ce jour-là, 101 civils ont été tués et 32 pris en otage dans cette localité non loin de la bande de Gaza.
L’armée israélienne a reconnu « un manque de coordination » entre ses troupes sur place.
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Israël et le Hamas en guerre
L’aveu de Tsahal. Dans un rapport publié ce jeudi, l’armée israélienne a reconnu son « échec » lors de l’attaque sanglante du Hamas contre le kibboutz Be’eri perpétré le 7 octobre dernier. Les habitants de cette localité, dont une partie de la population a été massacrée, ont exigé la mise en place d’une commission d’enquête d’État. Dans ce document, qui détaille les actions des soldats durant l’attaque, la commission d’enquête, menée par un ancien général, affirme que l’armée a « échoué dans sa mission de protéger les habitants du kibboutz Be’eri ».
Un bilan très lourd
Situé à environ quatre kilomètres à l’est de la barrière dressée par Israël le long de sa frontière avec la bande de Gaza, le lieu a été le théâtre d’un massacre de civils, le matin du 7 octobre. Les assaillants ont occupé le village durant une quinzaine d’heures. Selon le rapport militaire, 101 civils ont été tués et 32 personnes ont été prises en otage, dont 11 se trouvent encore dans la bande de Gaza, contrôlée par le Hamas depuis 2007.
Par ailleurs, 150 maisons et bâtiments du village collectiviste ont été détruits, la plupart incendiés. Pendant les combats, 23 soldats et huit policiers ont été tués, selon le rapport, qui précise que « 340 terroristes s’étaient infiltrés dans le kibboutz ». Dans la conclusion du rapport en 11 points, l’armée affirme « ne pas avoir été préparée à un scénario d’une infiltration massive comme celle du 7 octobre » et reconnaît aussi « un manque de coordination » entre ses troupes sur place.
Les habitants « suppliaient pour avoir de l’aide »
Dans un communiqué, le kibboutz de Be’eri affirme que l’enquête « approfondie » « a aidé les membres » du village « à comprendre la complexité des combats dans les différents secteurs ». « Nous estimons qu’il est très important que l’armée ait pris ses responsabilités dans son échec total à nous protéger et de sa demande de pardon pour nous avoir abandonnés tant d’heures, alors que nous étions sous une attaque maléfique sans égal », ajoute-t-il, exigeant la mise en place d’une commission d’enquête d’État pour « que la perte incroyable » du kibboutz « ne puisse plus se reproduire ».
Une des questions soulevées par le rapport, selon le communiqué de Be’eri, est l’absence de réponses sur plusieurs points « critiques », comme ce qui a mené à cette attaque et le fait que durant des heures, des soldats stationnés devant le kibboutz ne sont pas entrés combattre les hommes armés du Hamas, alors que « le kibboutz brûlait et que ses habitants suppliaient pour avoir de l’aide ».
Le porte-parole de l’armée, le contre-amiral Daniel Hagari, a affirmé dans une déclaration télévisée jeudi soir que « la majorité des otages ont été tués par les terroristes » et que les soldats ont mené des négociations avant de tirer vers la maison. Il a par ailleurs reconnu que les habitants de Be’eri ont dû se défendre et « lutter seuls pendant sept heures », confirmant ainsi les témoignages relatant l’inaction de centaines de soldats en attente d’ordres.
Cette première enquête « ne reflète pas tout ce qui s’est passé ce jour-là, mais elle illustre clairement l’ampleur de l’échec et du désastre qui a frappé les habitants du sud qui ont défendu leurs familles de leurs corps pendant de nombreuses heures alors que l’armée n’était pas là pour les protéger », conclut dans ce rapport le chef d’état-major de l’armée israélienne.