La peine maximale du Code pénal : la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté incompressible. C’est la peine à laquelle a été condamné Brahim Aouissaoui, 25 ans, pour les assassinats de trois personnes et les tentatives d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste visant sept personnes, dont cinq policiers municipaux venus l’interpeller dans la basilique de Nice (Alpes-Maritimes), le 29 octobre 2020. La cour a justifié cette peine par la « violence absolue » dont le condamné a fait preuve, par son absence de « volonté de réinsertion ou d’amendement » et par sa « dangerosité ».

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C’est la deuxième fois que cette peine, appelée aussi « perpétuité réelle », est prononcée dans une cour d’assises en France. Jusqu’à présent, seul Salah Abdeslam avait été condamné à cette peine pour les attentats du 13 novembre 2015. Mais à l’époque du procès, le parquet national antiterroriste (PNAT), n’avait pas requis cette peine, la loi l’instituant remontant à 2016, soit un an après les attentats de Paris et de Saint-Denis. Mercredi 26 février et pour la toute première fois, le PNAT a requis cette peine exceptionnelle que l’avocat de la défense, Martin Méchin, a qualifié de « peine de mort qui ne dit pas son nom », de « peine de mort euphémisée » et encore de « peine de mort des hypocrites ».

Il a fallu du courage et de l’abnégation à cet avocat et à sa consœur, Marie-Alexandrine Bardinet, tous deux commis d’office, pour défendre ce client que tout accable et qui est resté tout au long de l’audience dans une posture de revendication sommaire de ses actes, sans jamais accepter d’entrer dans les détails de leur préparation, ni de leur réalisation, sans jamais non plus exprimer le moindre regret, la moindre parole de compassion envers les proches de victimes.

« L’aboutissement d’un engagement djihadiste »

Les derniers mots de Brahim Aouissaoui ont été à l’image de ses « aveux » de lundi 24 février : une justification d’ordre politique. Lorsque le président Christophe Petiteau l’a invité à s’exprimer une dernière fois, l’accusé s’est contenté de déclarer : « Il y a la justice et il y a le droit. Si vous êtes ici pour rendre vraiment la justice, jugez au nom des femmes et des enfants [musulmans] morts [par la faute de l’Occident] ! », a-t-il lancé de sa voix aigrelette à l’intention des cinq magistrats de la cour d’assises spécialement composée.

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