José Antonio Kast, candidat d’extrême droite, devant ses supporters après l’annonce des résultats du premier tour de l’élection présidentielle, à Santiago (Chili), le 16 novembre 2025.

La droite a remporté la majorité au Parlement chilien, lundi 17 novembre, renforçant encore la position du candidat d’extrême droite, José Antonio Kast, avant le second tour de la présidentielle, et plaçant sa rivale de gauche, Jeannette Jara, un peu plus sur la défensive. Organisées en parallèle de l’élection présidentielle, la droite a obtenu, lors de ces législatives, 76 des 155 sièges de la Chambre des députés, contre 64 pour la gauche, et 25 sièges contre 23 au Sénat.

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Mme Jara, 51 ans, est arrivée en tête du premier tour dimanche, devançant de peu l’ultraconservateur du Parti républicain, classé à l’extrême droite. Elle a toutefois obtenu un score inférieur aux prévisions, recueillant 26,85 % des voix contre 23,92 % pour M. Kast, selon des résultats portant sur 99,99 % des suffrages. Inférieur à 30 %, ce total des voix recueillies par les candidats de gauche est le plus faible enregistré depuis le retour de la démocratie après la dictature d’Augusto Pinochet (1973-1990).

José Antonio Kast, un avocat de 59 ans, est donné largement vainqueur du second tour prévu le 14 décembre. Il est porté par un programme sécuritaire radical prévoyant des expulsions massives de migrants en situation irrégulière et la construction de prisons de haute sécurité. S’il l’emporte, il deviendrait le premier dirigeant d’extrême droite du Chili depuis Pinochet.

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Un duel sur fond de sécurité et d’inégalités

« Je le trouve autoritaire, il dénigre ceux qui pensent différemment de lui », a déclaré la candidate issue de l’aile sociale démocrate du Parti communiste lors d’une rencontre avec des habitants du quartier défavorisé de La Pintana, dans le sud de Santiago. L’ancienne ministre du travail, qui a notamment réduit la semaine de travail et lancé une réforme du système privé de retraites, a aussi accusé M. Kast de n’avoir fait adopter « aucune loi qui ait fait avancer le Chili » lorsque ce dernier siégeait au Parlement.

Promettant « à travail égal, salaire égal » si elle était élue en décembre, Jeannette Jara cherche à mobiliser l’électorat féminin qui avait contribué à la victoire du président sortant, Gabriel Boric, face à José Antonio Kast en 2021.

M. Kast met, quant à lui, l’accent sur la thématique sécuritaire, lançant « Personne n’est en sécurité au Chili », lundi, à ses partisans dans la région d’Araucanie, alors que cette campagne présidentielle est dominée par la hausse de la criminalité imputée par la droite à l’arrivée de gangs étrangers venus du Venezuela, du Pérou et d’autres pays latino-américains.

Si Mme Jara s’est engagée à renforcer la présence policière dans le pays et à lever le secret bancaire pour s’attaquer à la finance du crime organisé, son rival promet, lui, d’expulser des centaines de milliers de migrants en situation irrégulière et de construire murs, clôtures et tranchées le long de la frontière avec la Bolivie.

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Il s’agit d’un « déplacement historique et sans précédent de l’électorat vers l’extrême droite » selon Guillaume Long, expert au Center for economic policy and research américain, qu’il qualifie de « particulièrement préoccupant dans un pays marqué par le souvenir de la dictature et des violations des droits humains ».

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Le Monde avec AFP

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