Le sourire carnassier de Nigel Farage était encore plus large que d’habitude, vendredi matin 2 mai : le dépouillement des votes aux élections locales du 1er mai était toujours en cours en Angleterre, mais le chef de file de Reform UK a déjà remporté la victoire qu’il espérait. Sarah Pochin, la candidate de son parti d’extrême droite, antimigrants et antineutralité carbone, venait de remporter, avec seulement 6 voix d’avance, la circonscription de Runcorn et Helsby, dans le nord-ouest de l’Angleterre, devant sa concurrente travailliste. Le parti au pouvoir s’était pourtant confortablement attribué la circonscription aux élections générales de juillet 2024, avec 14 000 voix d’avance à l’époque, mais le poste a été remis en jeu après que le député travailliste, Mike Amesbury, a dû démissionner à la suite d’une violente altercation avec un de ses administrés, lui ayant valu plusieurs semaines de prison.
« Ici et partout dans le pays, on assiste à des retournements de situation en notre faveur, contre les travaillistes au nord ou les conservateurs dans les Midlands ou le sud du pays. C’est fascinant ! », s’est félicité Nigel Farage, depuis le stade, proche de Runcorn, où avait lieu le décompte des voix. « C’est un très très grand moment pour le parti [qui prouve] que nous sommes désormais la vraie opposition [au Labour] », a ajouté celui que les médias britanniques qualifient souvent de « M. Brexit », pour avoir été le premier dirigeant britannique à faire campagne pour la sortie de l’Union européenne, il y a vingt ans.
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