Victime d’un AVC, l’avocat Henri Leclerc est décédé à l’âge de 90 ans.
Il a connu une très longue carrière, qui l’a amené à plaider dans nombre d’affaires emblématiques.
Durant cinq ans, il a aussi présidé la branche française de la Ligue des droits de l’homme.
L’avocat et défenseur inlassable des droits de l’homme Henri Leclerc est décédé ce samedi à Villejuif (Val-de-Marne). Une disparition à l’âge de 90 ans, annoncée par sa fille Aline Leclerc à l’AFP. Henri Leclerc, qui a entre autres plaidé pour la défense de François Besse, Richard Roman ou encore Jacques Viguier, s’est éteint « samedi à l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif des suites d’un AVC », a précisé sa fille.
Entre grandes affaires criminelles et causes sociales
À l’instar de nombreux autres avocats, l’ex-figure du barreau et Garde des sceaux démissionnaire Eric Dupond-Moretti a salué sa mémoire sur X : « Cher Henri, tu disais souvent ‘s’il n’en reste qu’un, je serais celui-là’. Avec ta disparition, nous perdons un infatigable défenseur des libertés dont l’engagement et le talent auront marqué le barreau et toute notre justice. J’adresse mes condoléances émues à ses proches. »
Durant 65 ans, Henri Leclerc, fils d’un fonctionnaire des impôts et petit-fils d’instituteurs, a plaidé avec une égale passion les grandes affaires criminelles et toutes les causes sociales. Une carrière au cours de laquelle il s’est imposé comme une référence parmi ses pairs.
C’est avec une immense tristesse que nous apprenons le décès d’Henri Leclerc. Défenseur inlassable des libertés publiques, il était l’une des plus illustres figures de notre barreau. Toutes nos pensées vont à sa famille et à ses proches. pic.twitter.com/6h8nPn7msw — Avocats de Paris (@Avocats_Paris) August 31, 2024
Le pedigree de l’avocat se révèle impressionnant : il a en effet plaidé pour la défense de Charlie Bauer et François Besse – deux lieutenants de Mesrine –, Florence Rey, Richard Roman, Hélène Castel, Jacques Viguier, Véronique Courjault ou encore Dominique de Villepin dans l’affaire Clearstream. Il est aussi intervenu en tant que partie civile dans l’affaire Omar Raddad, a défendu Dominique Strauss-Kahn dans l’affaire du Carlton de Lille.
En débutant le métier, l’engagement politique « fermement à gauche » d’Henri Leclerc l’a conduit vers d’autres combats. Dès 1956, en pleine guerre d’Algérie où il a lui-même été envoyé servir, il a défendu des militants du FLN et du MNA (Mouvement national algérien).
De 1995 à 2000, il avait présidé la branche française de la Ligue des droits de l’homme, et en était encore président d’honneur. Il avait livré son ultime plaidoirie en décembre 2020 devant la 1ʳᵉ chambre civile du tribunal de Paris.