Est-ce une bonne ou une mauvaise nouvelle ? Entre inquiétude et espoir, parfois le cœur balance. Dans les services financiers, la frontière est tellement ténue que cela porte un nom : le baiser de la mort. Bénéficier d’un soutien inattendu peut laisser croire que l’on est au plus mal et, finalement, empirer une crise de confiance. C’est le risque qu’a pris Worldline.

Le siège social de Worldline, dans le quartier d’affaires de la Défense, à Puteaux (Hauts-de-Seine), le 26 octobre 2023.

La gloire déchue des services de paiement a dévoilé, jeudi 6 novembre, une augmentation de capital de 500 millions d’euros. Cette injection massive pour une entreprise valorisée seulement 528 millions d’euros en Bourse à la clôture jeudi rassure autant qu’elle alarme, tant elle s’apparente à un sauvetage. Trois donneurs de poids apporteront plus de la moitié des fonds, Crédit agricole, Bpifrance et BNP Paribas, les principaux actionnaires de Worldline qui ont perdu beaucoup d’argent au travers de leur investissement. Le cours de Bourse de l’ex-valeur du CAC 40 a plongé de 97 % depuis son plus haut, en juillet 2021.

Mauvaises surprises

Une descente aux enfers que Pierre-Antoine Vacheron, le nouveau directeur général arrivé le 1er mars 2025, peine à enrayer. Pour avoir trop longtemps minimisé les difficultés rencontrées, entre bugs informatiques, pertes de clients et accusations de pratiques non conformes à l’éthique, Worldline fait face au poison de la perte de confiance. Quand la direction affirme que cette injection de capitaux vise à réduire son ratio d’endettement, certains y décèlent un stress sur la situation de liquidité. Quand elle certifie qu’il n’y a plus de risques sur des clients douteux – sites pornographiques et autres –, d’aucuns craignent de mauvaises surprises.

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