Bruno Retailleau, au Sénat, le 27 novembre 2025.

Le patron des Républicains (LR), le sénateur Bruno Retailleau, a qualifié, dimanche 7 décembre, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) de « hold-up fiscal », « social » et « démocratique », appelant les députés LR à ne pas voter pour le texte, mardi, à l’Assemblée nationale.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Budget de la « Sécu » : après le vote des recettes, une issue encore incertaine à l’Assemblée nationale

C’est « un hold-up fiscal » avec l’augmentation de la CSG, « un hold-up social puisqu’on ne fait pas la réforme de la retraite » et « un hold-up démocratique parce que jamais le pays n’a été autant à droite, jamais un gouvernement, une politique n’a été autant à gauche », a déclaré l’ancien ministre de l’intérieur sur BFM-TV. « Ce texte n’est pas votable », nos députés « auront le choix de l’abstention ou de voter contre » mardi, a-t-il ajouté.

Après avoir adopté, vendredi, le volet recettes du PLFSS pour 2026, les députés doivent voter mardi sur la partie dépenses, puis sur l’ensemble du texte.

Le premier ministre, Sébastien Lecornu, « s’est mis dans les mains des socialistes », avec notamment la suspension de la réforme des retraites et le renoncement à l’article 49.3 de la Constitution pour faire adopter sans vote les budgets, a assuré M. Retailleau. Le vote de mardi reste très incertain à cause des divisions au sein même de la fragile coalition gouvernementale. Mais pour l’ancien locataire de Beauvau, il n’est pas dit qu’il sera rejeté au vu, dénonce-t-il, des « manœuvres de couloirs » et des « petits compromis de l’ombre ».

Adresse aux électeurs du RN

Concernant son départ fracassant du gouvernement début octobre, M. Retailleau a tenté de se justifier. « J’avais senti que tout partait à gauche », a-t-il déclaré, déplorant aussi qu’Emmanuel Macron ait « repris la main sur Matignon », en nommant un de ses proches, Sébastien Lecornu, à la tête du gouvernement.

Le président de la République « devrait prendre du recul parce que les Français l’ont désavoué » lors des législatives anticipées de 2024 qui ont suivi la dissolution de l’Assemblée nationale, a relevé le président des sénateurs LR. Il doit « se mettre en retrait », a-t-il martelé.

Bruno Retailleau s’est également adressé aux électeurs du Rassemblement national, en plaidant pour une « Union des droites », qui doit se faire « dans les urnes », lors des prochaines échéances électorales. Il dit ne pas croire à « une tambouille d’appareils », « vaine » à ses yeux. « En revanche, j’assume parfaitement de m’adresser aux électeurs du Rassemblement national pour que l’union des droites se fasse justement par le terrain, dans les urnes », a-t-il affirmé.

« Je souhaite qu’il y ait un candidat LR » en 2027, a aussi dit Bruno Retailleau. « Je prépare un projet (…) Je ne sais pas si c’est moi qui porterai les couleurs [du parti] ou quelqu’un d’autre », a-t-il poursuivi.

Newsletter

« Politique »

Chaque semaine, « Le Monde » analyse pour vous les enjeux de l’actualité politique

S’inscrire

Concernant les municipales de mars, le président du parti LR a assuré qu’il n’encouragera jamais ses électeurs « à voter pour La France insoumise. Pour le reste, ce sera une consigne de liberté ». « Le Rassemblement national appartient à l’arc républicain, ce que n’est pas La France insoumise », a-t-il encore affirmé.

Le Monde avec AFP

Réutiliser ce contenu
Share.
Exit mobile version