- Adopté de justesse, le budget de la Sécurité sociale a divisé l’hémicycle.
- Socialistes et macronistes ont voté pour, tandis que les députés LR et Horizons se sont en majorité abstenus.
- Les groupes RN et LFI ont quant à eux unanimement rejeté le texte.
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Avec l’instabilité politique, la France aura-t-elle un budget 2026 ?
Jusqu’à la dernière minute, personne n’osait parier sur le résultat définitif de ce vote du projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Invitée de LCI quelques minutes avant, la députée macroniste Olivia Grégoire estimait alors une victoire du « pour » avec 10 à 20 voix d’avance. Ce sera 14. Devant ce paysage politique complètement éclaté, on vous fait le point sur qui a voté quoi.
Ceux qui ont voté pour : macronistes, MoDem… et socialistes
Sans surprise, les groupes Renaissance et MoDem ont soutenu le texte sans une seule défection. Même si Pierre Cazenave, député EPR, a admis qu’il ne s’agissait « pas du texte que nous aurions souhaité »
, en évoquant un déficit largement supérieur à la trajectoire fixée et la suspension de la réforme des retraites, il a justifié son vote « par sens de l’État et de l’intérêt général »
.
Fidèles à leur engagement, les socialistes, artisans du compromis avec le gouvernement (nouvelle fenêtre), ont en grande majorité voté favorablement au nom de deux priorités : « être utile »
et éviter de livrer le débat parlementaire « à ses ennemis mortels du Rassemblement national »
, a expliqué Boris Vallaud. Quelques heures avant le vote, le secrétaire national du parti à la rose, Olivier Faure, appelait même sur X à voter un « texte de compromis, qui n’est le projet de personne, mais qui est le reflet des équilibres du Parlement »
.
Un texte de compromis (…), reflet des équilibres du Parlement
Un texte de compromis (…), reflet des équilibres du Parlement
Olivier Faure, Premier secrétaire du Parti socialiste
Une rigueur de vote bien moins respectée chez les Républicains. L’abstention a constitué la ligne officielle du parti, et ce, pour éviter un rejet pur et simple qui priverait « de moyens supplémentaires nos hôpitaux, nos Ehpad, nos professionnels de santé »
, a justifié la députée Justine Gruet. Des consignes loin d’être respectées, 18 députés LR sur 49 ayant voté… pour le projet de loi, tandis que trois ont même voté contre.
Le groupe Horizons, pourtant allié de l’exécutif, s’est lui aussi abstenu en majorité, seuls neuf d’entre eux ayant voté pour. Même son de cloche chez les écologistes, qui auront réussi à maintenir le suspense jusqu’au bout. Si leur cheffe, Cyrielle Châtelain, a appelé à l’abstention, trois d’entre eux sur 38 ont voté pour et 9 contre.
RN et LFI côte à côte
Le vote final de ce mardi a aussi vu s’opposer deux blocs qui a priori ne partagent rien, sauf leur rejet du budget. Le Rassemblement national et leurs alliés ciottistes de l’UDR ont voté contre en totalité (nouvelle fenêtre). Selon le député RN de la Haute-Marne Christophe Bentz, le texte est « socialement injuste et économiquement délétère »
. « S’abstenir, c’est voter pour, donc nous voterons contre »
, a-t-il tranché à la tribune lors des explications de vote.
À l’extrême gauche de l’hémicycle, les communistes ont voté en grande majorité contre, à l’exception de cinq élus qui se sont abstenus et un vote pour. Les Insoumis, eux, n’ont pas flanché. Les 71 parlementaires du premier groupe de gauche ont à une écrasante unanimité voté contre le PLFSS. Le député Hadrien Clouet a même accusé ses collègues de gauche en faveur du texte d’être « complices » du gouvernement.








