Un habitant du Haut-Rhin a été déclaré mort par erreur par la Sécurité sociale.
Cette mort administrative a suspendu tous ses droits, à commencer par le versement de sa retraite.
Après avoir passé des mois à tenter de faire reconnaître cette erreur, il devrait recevoir une nouvelle carte vitale d’ici à la mi-décembre.
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LE WE 20H
Il marche, il respire… à 67 ans, Maurice Schaffhauser est un homme bien vivant. Pour l’administration, en revanche, il en est autrement. Cet habitant du Haut-Rhin, en Alsace, a été déclaré mort par erreur par la Sécurité sociale, à la suite du décès de son épouse.
« Je reçois un coup de fil de la caisse de retraite de ma femme. Elle me dit que je suis présumé décédé, donc je n’ai pas compris. J’ai donné le téléphone à mon fils. Il a confirmé que je suis bien vivant, que je suis assis à côté de lui », explique l’Alsacien que notre équipe a rencontré, dans le reportage en tête de cet article. Alors que cet appel est intervenu deux semaines après le décès de son épouse en septembre dernier, la caisse de retraite lui a expliqué que l’acte de décès a été mal rédigé et serait à son nom. « J’ai pris l’acte de décès de ma femme, qui est bien rédigé au nom de ma femme, mais non à mon nom », ajoute-t-il, le document en main.
Si l’origine de cette erreur reste un mystère, ses conséquences sont bien réelles. Déclaré mort, il a vu sa carte vitale être aussitôt désactivée. N’étant plus couvert, il a dû payer 200 euros de frais de santé, ce qui l’a conduit à enchaîner les appels auprès de l’assurance maladie ces derniers mois pour rétablir la situation. « En plein deuil, problème de carte vitale. J’avais déjà le décès de ma femme à gérer, que j’avais déjà du mal. Et puis, ça part dessus. Donc moi, ça m’a anéanti », confie le retraité.
Aussi risible que cela puisse paraitre, il a même dû apporter une preuve matérielle de son existence et demander ce qu’on appelle un certificat de vie. « Il faudra bien le remettre à chaque organisme », lui précise dans la vidéo ci-dessus le maire de sa commune, déjà confronté au problème dans le passé, sa mère ayant été présumée morte il y a un an. « Tous les comptes bancaires bloqués, toutes les pensions bloquées, la Sécurité sociale bloquée, administrativement, elle était morte », se souvient ce dernier. Depuis, l’assurance maladie a rappelé Maurice Schaffhauser, lui promettant de régulariser son cas. Il pourra recevoir sa nouvelle carte vitale avant la mi-décembre et revivre, enfin.