• Trouver de l’argent est une préoccupation de chaque instant pour les élus locaux qui composent comme ils peuvent.
  • A Audouville-la-Hubert dans la Manche, le maire et ses adjoints, eux, ont par exemple choisi de renoncer une grande partie de leur indemnité d’élu.
  • Celui de Saint-Pardon-de-Conques (Gironde) et ses adjoints construisent quant à eux eux-mêmes des logements pour accueillir de nouvelles familles.

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Le 20H

Des maires traquent la moindre économie, quitte à développer le système D pour aller chercher l’argent là où ils peuvent. Car chaque petite économie est bonne à prendre. C’est le cas à Audouville-la-Hubert, un village du Cotentin où depuis 10 ans, le maire et ses adjoints ont choisi de renoncer à 90% de leur indemnité d’élu, reversée dans les caisses de la mairie. 14.000 euros sont ainsi économisés chaque année. Une somme loin d’être anecdotique pour cette petite commune. « On pourrait faire beaucoup moins de travaux dans la commune, moins d’entretiens, beaucoup moins de choses. On serait obligé d’augmenter les impôts », explique dans le reportage en tête de cet article Eric Valogne, adjoint, précisant compter chaque euro. « On n’a pas le choix. Autrement, la commune ne tourne pas. » 

Le maire, Dominique Mesnil, cheminot à la retraite, ne touche donc plus que 497 euros net, au lieu des 1400 euros auxquels il a droit. « Si je pouvais le toucher, ça serait encore mieux. C’est de l’argent de tous, de tout le monde, que je remets dans le pot », lance ce dernier qui ce jour-là a réuni ses adjoints. Au menu des discussions, la rénovation de l’église et 400.000 euros à trouver. Une partie des indemnités a déjà permis de payer la rénovation du plafond de l’église ainsi que le système électrique du clocher. 

« Autrement la commune ne tourne pas »

Trouver de l’argent, c’est aussi une préoccupation de chaque instant pour Virginie Lutrault, maire de Port-Jérôme-sur-Seine (Seine-Maritime), 10.000 habitants. Cette dernière a décidé de mettre en vente une partie du patrimoine foncier de sa ville, à savoir des bâtiments vides la plupart de l’année ou mal utilisés, revendus à des bailleurs ou des particuliers. Des quartiers sont ainsi réhabilités, des logements sont créés. Pour l’élue, tout le monde est gagnant. 

« On ne peut pas tout garder. Il faut absolument rationaliser, vendre du patrimoine. Ça fait des recettes qui rentrent, le résidentiel, les gens qui habitent là, consomment, vivent, payent des impôts. Ça nous permet d’équilibrer les budgets et de relancer d’autres projets comme la rénovation de ce gymnase », résume-t-elle.

A Saint-Pardon-de-Conques (Gironde)aussi, les élus gèrent leur budget au centime près pour le bien de la collectivité.  Dans cette commune de 700 habitants, le maire et ses adjoints mettent la main à la pâte en construisant des logements sur leur temps libre en vue d’accueillir de nouvelles familles. Cela permet à la commune de faire beaucoup d’économies, pas loin de 100.000 euros, qui pourront être réinvestis par exemple dans le projet d’un futur stade municipal.  « C’est pas négligeable, c’est même énorme. On a chacun sa vision du mandat, moi c’est la mienne. Je ne peux pas m’investir en moitié tout simplement. Donc j’ai des compétences professionnelles, je les mets à la disposition de la commune », explique ce dernier, Gilbert Blangero.

Le budget de la commune reste à l’équilibre grâce à ce bénévolat. « On a fait des abribus nous-mêmes, on a refait la salle des fêtes nous-mêmes, on a refait les lavoirs. Effectivement on n’a plus le choix parce que les subventions diminuent au maximum. On est obligé de composer », abonde Alain, adjoint.

La rédaction de TF1info Reportage | Julie CALDERON et Stéphane DEPERROIS

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