Contraint de vendre près de 400 magasins en France, le groupe Casino fermera dans quelques jours une vingtaine de ses grandes surfaces.
Si la plupart ont été rachetés par la concurrence, ceux-ci n’ont pas trouvé de repreneur.
Alors qu’ils s’apprêtent à mettre la clé sous la porte dès ce lundi, employés et clients font part de leurs craintes sur TF1.

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LE WE 20H

Des rayons vides, parfois même condamnés par des rubans. Seulement un dixième de ce magasin brestois est encore accessible aux clients, qui se fraient un chemin entre les panneaux « déstockage massif ». Michelle fait ses dernières acquisitions dans cet hypermarché qu’elle fréquente depuis plusieurs années, avant la fermeture des portes dans deux jours . « C’est vide, complètement vide. C’est impressionnant et ça fait peur », déplore l’habituée, interrogée dans le reportage en tête de cet article. 

Premières fermetures le 30 septembre

Ce magasin de Brest  n’est pas l’unique grande surface concernée. Dès 2023, le groupe Casino a cédé plus de 400 magasins. Si la plupart ont été rachetés par la concurrence, majoritairement Intermarché, Auchan et Carrefour, une vingtaine sont restés sans repreneur, contraints de baisser le rideau. Une première vague de magasins fermera lundi 30 septembre, suivie par une deuxième samedi 5 octobre. 

Magasins sans repreneur qui fermeront lundi 30 septembre et samedi 5 octobre. – TF1

En France, plus de 1000 emplois sont en jeu . À Saint-Michel-sur-Orge (Essonne), ils sont près de 90. « Moi qui habite ici depuis 46 ans ça me fait un pincement au cœur qu’on n’ait pas trouvé de repreneur », réagit une cliente, la gorge nouée. « C’est vraiment lamentable d’en arriver là », lance une autre, interrogée dans le reportage de TF1 ci-dessus. Dans cette commune d’Île-de-France, des discussions sont toujours en cours avec d’éventuels repreneurs. 

À Brest, où une centaine d’emplois sont menacés, la concurrence pourrait freiner les offres de reprise. Autour du magasin, se trouvent quatre hard-discounts dans un rayon de 2 km, et quatre hypermarchés dans un rayon plus large de 3 km. « On a une vingtaine de magasins qui ne sont pas repris. Ils sont dans des zones commerciales où il y a une concurrence importante, et où le nombre de consommateurs peut être insuffisant », explique Jean-François Notebaert, professeur de marketing, spécialiste de la grande distribution. « Il s’agit souvent de magasins anciens. Le coût est donc exorbitant pour rénover », ajoute-t-il. 

Il ne faut pas que ça reste fermé pendant six mois

Gérant d’un magasin de la galerie Le Phare de l’Europe à Brest

Si la fermeture du Casino laisse des salariés sans emplois, elle touche indirectement les autres commerçants présents dans les galeries. « Moi, je trouve qu’il faut un hypermarché, l’un ne va pas sans l’autre. Il y a toujours eu une galerie, il y a toujours eu un hypermarché. Il ne faut pas que ça reste fermé pendant six mois, en termes de clientèle, en termes de passage. Quand on est commerçant et qu’on paie nos charges, on a un peu peur », s’inquiète anonymement le gérant d’un magasin de la galerie Le Phare de l’Europe à Brest. 

La directrice de la galerie commerciale a, elle aussi, conscience qu’il lui faudra trouver une marque forte pour les 7000 m² bientôt disponibles. « Et si toutefois il n’y a pas de potentiel repreneur, nous travaillons avec d’autres enseignes de différents secteurs, dont l’alimentaire, qui ont montré leur intérêt », précise Soizic Cochin. Un plan de sauvegarde de l’emploi a été signé par les syndicats du groupe, prévoyant notamment des congés de reclassement, et des accompagnements de formation. 


M.T | Reportage : Médéric Pirckher, Julien Denniel, Axel Trillou

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