C’est un conflit pesé au trébuchet auquel se sont livrés Israël et le Hezbollah libanais, dimanche 25 août. En raison, bien sûr, de la taille du territoire, le Liban sud, où ont été menées des frappes de l’armée de l’air israélienne, tandis que, dans la foulée, le Parti de Dieu lançait, depuis cette zone de quelques dizaines de kilomètres de longueur, une salve de roquettes et de drones en direction d’Israël. En raison, aussi, de la difficulté croissante pour chacun des protagonistes à mener une escalade sans aller jusqu’à déclencher une guerre ouverte, qui aurait pour effet d’embraser la région.
Au cours de la journée de dimanche, des détails ont été apportés sur l’étendue des frappes israéliennes et des tirs du Hezbollah survenus dès l’aube. Alors que les porte-parole de l’armée israélienne évoquaient d’abord, au matin, un chiffre de « plusieurs milliers de rampes de lancement » du Hezbollah visées par les frappes aériennes, ce décompte a été revu dans le courant de la journée à plusieurs centaines. Selon le contre-amiral Daniel Hagari, porte-parole de l’armée, 90 % des cibles étaient des sites de lancement de roquettes destinés à frapper le nord d’Israël. Le Hezbollah n’aurait réussi à lancer que 230 roquettes et une vingtaine de drones. Selon ce porte-parole, une « vaste majorité » d’entre eux ont été interceptés.
Une centaine d’avions israéliens a été utilisée pour mener ces opérations, qualifiées de « préventives » par l’armée. Chacun attendait une réplique du Hezbollah après la frappe israélienne sur Beyrouth, le soir du 30 juillet, qui avait éliminé Fouad Chokr, un de ses hauts responsables militaires. Le plus surprenant, finalement, réside dans la capacité d’Israël de connaître, avec précision, le moment où le Hezbollah allait lancer son intervention, mais aussi dans l’ampleur de sa propre opération aérienne. « C’est énorme », résume une source occidentale bien informée. Mettre dans le ciel autant d’avions dans un intervalle de temps limité, sans doute en deux vagues, et coordonner leur action sur un territoire aussi réduit, implique une grande maîtrise, laquelle constitue en soi une réelle démonstration de force, même si les effets précis des frappes réalisées sur l’arsenal du Hezbollah demeurent flous. Le message s’adresse également à l’Iran, qui a promis, de son côté, une réplique après l’assassinat à Téhéran, attribué à Israël, du chef du bureau politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, dans la nuit du 30 au 31 juillet, quelques heures seulement après l’élimination de Fouad Chokr à Beyrouth.
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