Au cours des quinze mois qui ont précédé sa première élection à la présidence de la République, en mai 2017, Emmanuel Macron s’est rendu à Londres à quatre reprises. Objectif : convaincre les Français de la City de contribuer au financement de sa campagne. Mission réussie : un millier d’entre eux ont mis la main à la poche pour un montant supérieur à 1 million d’euros (sur la période mars 2016-décembre 2017), selon une enquête de Radio France en 2019, incluant des dons qui sont rentrés au cours des sept mois qui ont suivi le scrutin.
Au total, sur cette période, Emmanuel Macron a levé 16 millions d’euros, dont une grande partie provenait de dons élevés – 48 % des sommes levées émanant de seulement 1 212 dons. Cette dépendance aux dons privés « a joué un rôle démesuré dans la construction du macronisme », accuse Thomas Piketty, codirecteur du Laboratoire mondial sur les inégalités (World Inequality Lab, WIL), un institut situé à l’Ecole d’économie de Paris.
Dans son rapport sur l’état des inégalités mondiales, rendu public mercredi 10 décembre et auquel Le Monde a eu accès, le WIL consacre un long chapitre à l’influence des écarts de richesse sur la politique. A commencer par l’évidence : les plus riches sont les premiers donateurs. En France comme en Corée du Sud, plus de la moitié des dons viennent des 10 % les plus riches.
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