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Les recherches en ligne pour des vols vers l’étranger ont bondi une fois la nouvelle de la réouverture à l’étranger annoncée, ont rapporté les médias d’Etat chinois. Illustration.
COVID-19 – La Chine s’ouvre de nouveau au monde. Alors que les autorités chinoises ont annoncé ce lundi 26 décembre la fin de la quarantaine obligatoire à l’arrivée en Chine, de nombreux habitants se sont empressés de réserver des vols à l’étranger, après trois ans d’isolement pour cause de pandémie mondiale. Plus tôt, le gouvernement avait mis fin sans préavis le 7 décembre à la plupart des strictes mesures sanitaires contre le Covid-19, sur fond d’exaspération grandissante de la population et d’impact considérable sur l’économie.
Et dernier vestige de leur politique du « zéro covid », la quarantaine obligatoire sera donc supprimée à partir du 8 janvier pour les voyageurs entrant sur le territoire, a annoncé Pékin. Les réseaux sociaux chinois ont aussitôt réagi avec enthousiasme à la fin des restrictions qui maintenaient leur pays isolé du monde extérieur depuis mars 2020.

« C’est fini… le printemps arrive ! », s’est réjoui un internaute dans l’un des commentaires les plus applaudis sur Weibo, équivalent de Twitter en Chine. « Je me prépare pour mon voyage à l’étranger ! », a écrit un autre internaute, toujours sur Weibo. « J’espère que le prix du billet retour n’augmentera pas à nouveau ! », a commenté un troisième.
La demande de vols à l’étranger bondit
Les recherches en ligne pour des vols vers l’étranger ont bondi une fois la nouvelle annoncée, ont rapporté les médias d’État chinois. Le site de voyage Tongcheng a enregistré un bond de 850 % des recherches en ligne et un décuplement des demandes de renseignements sur les visas. Son concurrent Trip.com rapporte que, dans la demi-heure qui a suivi l’annonce, le volume des recherches pour des destinations hors de Chine continentale a été multiplié par 10 par rapport à l’année précédente. Macao, Hong Kong, le Japon, la Thaïlande et la Corée du Sud figurent au palmarès des destinations les plus recherchées.
Cette décision d’abolir les quarantaines à l’arrivée sonne le glas de la stricte politique « zéro Covid » qui a imposé pendant près de trois ans des tests de dépistage généralisés, des confinements inopinés et de longues quarantaines obligatoires dans des centres, qui ont bouleversé la deuxième économie mondiale. « C’est un soulagement », estime auprès de l’AFP Tom Simpson, directeur général pour la Chine de la Chambre de commerce sino-britannique. « Cela met fin à trois années de perturbations très importantes ».

Le responsable n’entrevoit cependant qu’une reprise « progressive », alors que les compagnies aériennes augmentent lentement leur nombre des vols et que les entreprises peaufinent leurs stratégies en Chine pour 2023. Néanmoins, l’annonce est « très, très bienvenue », salue encore Tom Simpson.
Une flambée inquiétante du Covid
À compter du mois prochain, seul un test négatif de moins de 48 heures sera exigé pour entrer sur le territoire chinois, a précisé lundi soir la Commission de la Santé (NHC), qui fait office de ministère. Certaines restrictions restent toutefois en place : la Chine a largement suspendu la délivrance de visas touristiques et pour les étudiants étrangers depuis le début de la pandémie.
Sauf qu’avec l’abandon de l’essentiel des restrictions sanitaires, la Chine connaît cependant une flambée des contaminations du Covid. Une recrudescence hivernale qui intervient avant deux jours fériés pour le Nouvel an, et à quelques semaines du Nouvel an lunaire fin janvier, au cours duquel des millions de personnes voyageront pour retrouver leurs proches.

À ce propos, la Chine a annoncé dimanche 25 décembre qu’elle ne publierait plus de statistiques sur le Covid. Les chiffres étaient très critiqués en raison de leur total décalage avec la réalité de la situation épidémique actuelle.
Aux quatre coins du pays, les hôpitaux et les crématoriums débordent en effet de patients et de victimes du Covid, et des études occidentales estiment qu’environ un million de personnes pourraient mourir au cours des prochains mois. Les grandes villes sont notamment face à des pénuries de médicaments anti-fièvre, tandis que les installations médicales d’urgence sont mises à rude épreuve par un afflux de patients âgés non vaccinés.
Pékin insiste toutefois sur le fait que le pays est prêt à affronter la tempête, et exhorte la population à se prendre en charge. « Nous avons besoin que le public se protège correctement et continue de coopérer avec les mesures appropriées de prévention et de contrôle » du Covid, a déclaré un épidémiologiste qui conseille les autorités sanitaires, Liang Wannian, cité par l’agence Chine nouvelle.
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