JOE RAEDLE / Getty Images via AFP
Le ministre de la Santé François Braun a annoncé que des « ordonnances conditionnelles » pour le Paxlovid pourraient être faites dès ce 10 décembre.
COVID-19 – Un « médicament parfaitement efficace » contre le nouveau variant d’Omicron BQ 1.1 qui sévit en France. Brigitte Autran, la présidente du Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (Covars, le nouveau « Conseil scientifique »), a souligné l’efficacité du Paxlovid contre le Covid-19 lors d’une conférence de presse vendredi 9 décembre sur la triple épidémie de « coronavirus, de grippe et de bronchiolite » qui touche le pays.
« Ce variant reste totalement sensible à ce médicament dont le ministre vous a parlé, qui est le Paxlovid », a rappelé l’immunologue, le préconisant pour les « personnes qui répondent mal au vaccin du fait de leur déficit immunitaire…) ». Un peu plus tôt, le ministre de la Santé François Braun a en effet assuré qu’une « ordonnance conditionnelle » pour ce traitement pourra être prescrite dès ce samedi 10 décembre par le médecin traitant.

Une mesure bel et bien adoptée par un arrêté au Journal officiel ce samedi, permettant ainsi aux médecins de prescrire ce médicament « notamment à l’occasion d’une visite de suivie ». À ce titre, l’ordonnance du médecin deviendra utilisable en cas de test positif au Covid-19.
La mesure annoncée hier par François Braun est entérinée par arrêté ce samedi : les médecins vont désormais pouvoir… https://t.co/G2xIBXaOJv
— Nicolas Berrod (@nicolasberrod)
Un traitement destiné aux populations fragiles
« J’ai pris plusieurs mesures pour faciliter le recours à ce médicament. Dès demain, des ordonnances pourront être faites par les médecins traitants de façon préventive, pour une durée de trois mois », a-t-il détaillé. Des mesures qui visent à « faciliter la prise rapide du médicament des personnes les plus fragiles » et contaminées.
Concrètement, cela signifie que les médecins traitants pourront prescrire de manière préventive le médicament aux personnes considérées comme à risque, mais ce traitement ne sera délivré qu’à la condition que le patient attrape le virus, et soit testé positif.

En plus de ces « ordonnances conditionnelles » destinées au public fragile, le ministre a annoncé la mise en place d’un service d’appui téléphonique. Ce dernier sera ouvert « aux professionnels de santé qui auraient des questions particulières sur ce traitement. »
Le Paxlovid, prescrit en cas de Covid avéré, à la différence du vaccin, est un antiviral : son objectif est de cibler directement le virus chez une personne infectée. En l’occurrence, il s’agit d’un traitement particulièrement simple pour le patient puisqu’il peut être pris à domicile, avec un verre d’eau, sur simple prescription d’un médecin généraliste.
Encore « trop peu prescrit »
Il est encore trop peu prescrit en France, avait regretté Brigitte Autran fin novembre sur France 2.« Il y a eu environ 15 000 prescriptions durant le mois d’octobre mais c’est encore insuffisant, il faut vraiment l’utiliser beaucoup plus », avait-elle jugé.

La scientifique détaillait également son efficacité pour empêcher les risques d’hospitalisation : « C’est un antiviral qui bloque la réplication (du virus, ndlr), qui permet quand on le prend dans les trois ou 5 premiers jours des symptômes d’empêcher l’évolution vers des formes graves ».
« Quand on est à risque, un médecin qui suit un patient à risque lui dit : si vous avez des symptômes, vous vous faites tester et je vous donne l’ordonnance, et avec la preuve que votre test est positif, vous pouvez obtenir le Paxlovid », a-t-elle précisé à propos de cet antiviral du groupe pharmaceutique américain Pfizer.
L’épidémie de Covid-19, qui a connu en France une brève accalmie après une vague au début de l’automne, est en train de repartir. Le variant BQ1.1 « n’est pas sans risque pour les personnes les plus fragiles » et « plus de 1 000 personnes sont désormais hospitalisées pour Covid dans les services de soins critiques », a prévenu François Braun.
À voir également sur Le Meridien :