NETFLIX – “10 jours de tirs d’armes à feu, d’explosions et d’accidents de voiture” et “l’aboutissement d’une énorme quantité de travail”. Voilà comment les frères Russo décrivent l’impressionnante scène d’action tournée à Prague pour The Gray Man. Leur tout dernier film, le plus cher de l’histoire de Netflix, dont vous pouvez visionner la bande-annonce en tête d’article, est disponible depuis ce vendredi 22 juillet sur la plateforme.
Autrefois redoutable tueur à gages au sein de la CIA, Gentry alias le Gray Man (Ryan Gosling) se retrouve en possession d’informations compromettantes. Il devient alors la cible de l’agence de renseignement qui, par l’intermédiaire de Lloyd Hansen (Chris Evans), est déterminée à le traquer à travers le monde pour l’éliminer.
Le Meridien a pu voir le long-métrage en avant-première, sur grand écran, lors d’une projection spéciale organisée en début de mois. Si The Gray Man, tiré du roman éponyme, est sorti dans quelques rares salles américaines, cela ne sera pas le cas en France. Ce qui est presque dommage au vu de l’intrigue de ce thriller d’espionnage, dont le potentiel réside quasi-exclusivement dans ses spectaculaires scènes d’action.
Celle qui sort du lot a donc été tournée dans les rues de la capitale tchèque (ainsi que sur la place de la République), et chapeautée, il faut le dire, d’une main de maître par les frères Russo, experts en la matière depuis leur passage chez Marvel.
“Le chaos absolu” dans les rues de Prague
Explosive et épique à souhait alors que le personnage incarné par Ryan Gosling est cerné de toute part, son élaboration a cependant donné du fil à retordre aux équipes de production.
“C’est la séquence la plus complexe du film, exigeant la coordination de centaines de figurants, de véhicules, de tramways et de toutes sortes de choses, avec le château de Prague en ligne de mire”, explique Joe Russo dans les notes de production du film. En témoigne cette vidéo amateur prise lors du tournage:
“C’était le chaos absolu, confie de son côté Anthony Russo. Chris Lowe [le directeur artistique]a complètement transformé l’endroit. Tout ce que vous voyez au centre de cette place a été construit par la production. C’était essentiellement recouvert de gazon quand on en a pris possession.”
Et de préciser, cette fois lors d’une conférence de presse à laquelle Le Meridien a assisté: “Nous avions besoin d’une grande partie de la ville. La séquence commence sur une grande place, et continue par une poursuite tout au long de Prague, donc c’était très difficile.”
La présence nécessaire du tramway a d’ailleurs complexifié les choses à en croire le cinéaste. “En ce qui concerne la partie où Ryan est dedans, pour obtenir le résultat final, on a utilisé un véritable tramway qui circule dans les rues de Prague, raconte-t-il. Nous avons aussi construit un bus conçu pour ressembler exactement au tramway. Car on avait besoin de faire rouler le véhicule à une vitesse à laquelle il n’aurait pas pu aller en temps normal, dans des rues qui n’avaient pas de rails.”
Ce n’est pas tout puisque les équipes du film avaient aussi à disposition un plateau extérieur dans une autre partie de la ville, avec une autre réplique du tramway, statique cette fois, qui pouvait tout de même bouger et vaciller.
“Processus de longue haleine”, la séquence, bien que très impressionnante visuellement, n’avait pourtant pas seulement pour but d’en mettre plein les yeux. “Cela fait partie intégrante du Gray Man. Il est condamné à être solitaire. Une partie du voyage qu’il entreprend dans le film consiste bien entendu à créer des liens avec les autres et à s’accrocher à ces liens”, livre Anthony Russo.
“Cela nous semblait être une scène importante pour cette raison. Car, encore une fois, l’action nous permet d’explorer un aspect du personnage dans tel ou tel contexte, puis de voir comment la situation évolue (…) Une scène comme celle-ci, on l’envisage comme un film dans le film”, poursuit-il. Et Joe Russo de conclure: ”À l’heure qu’il est, les habitants de Prague sont divisés entre ceux qui nous aiment et ceux qui nous détestent.”
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