L’industrie automobile devrait accueillir avec soulagement la nouvelle même si les précisions restent à venir. La Chine a annoncé son intention d’assouplir son interdiction des exportations vers l’Europe de composants Nexperia. Ce fournisseur mondial de composants électroniques est au cœur d’un bras de fer entre la Chine et les Pays-Bas, qui fait craindre aux constructeurs un arrêt de leur production.
« Nous examinerons de manière exhaustive la situation réelle des entreprises et accorderons des exemptions aux exportations qui répondent aux critères », a déclaré un porte-parole du ministère du commerce chinois dans un communiqué, samedi 1er novembre.
L’entreprise, basée aux Pays-Bas, a été acquise en 2018 par une société chinoise. Les puces de Nexperia sont fabriquées en Europe avant d’être envoyées en Chine pour la finition, puis réexportées vers des clients européens. fin septembre, invoquant des raisons de sécurité nationale, le gouvernement néerlandais a pris de facto le contrôle de Nexperia. Pékin a alors interdit les réexportations des produits de l’entreprise de la Chine vers l’Europe, faisant rapidement monter les tensions géopolitiques et les inquiétudes des constructeurs automobiles, qui utilisent massivement les puces Nexperia dans leurs systèmes électroniques embarqués.
La reprise des expéditions du fabricant fait partie d’un accord commercial convenu par le président chinois, Xi Jinping, et son homologue américain, Donald Trump, après des discussions en Corée du Sud jeudi, selon le Wall Street Journal, qui cite des sources anonymes. Des représentants chinois et de l’Union européenne ont également discuté de la question lors de leur rencontre jeudi à Bruxelles, a-t-il ajouté.
« Solutions urgentes »
Interrogée sur le dossier, la Commission européenne avait affirmé mercredi être « en contact » avec la Chine et les Pays-Bas et chercher « des solutions urgentes » de cette crise. Le fabricant fournit 49 % des composants électroniques utilisés dans l’industrie automobile européenne, selon le quotidien financier allemand Handelsblatt.
L’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA), qui représente les intérêts de l’industrie dans l’UE a averti le mois dernier que la production serait gravement affectée. « Sans ces puces, les sous-traitants ne peuvent pas construire les pièces détachées et les composants qu’ils fournissent aux constructeurs automobiles, ce qui fait courir le risque d’arrêts de production », selon l’ACEA.
Nexperia produit des technologies relativement simples telles que des diodes, des régulateurs de tension et des transistors qui sont néanmoins cruciales, car les véhicules dépendent de plus en plus de l’électronique.
Les puces sont principalement utilisées dans les voitures, mais aussi dans une large gamme de composants industriels ainsi que dans l’électronique grand public et mobile, comme les réfrigérateurs.
