L’aventure du Vendée Globe se poursuit pour Tanguy Le Turquais.
Le skipper de Lazare navigue dans les mers du Sud et ses conditions météorologiques compliquées.
Retrouvez le cinquième épisode de son journal de bord.

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Le Journal de bord de Tanguy Le Turquais

Retour sur la quatrième semaine du Vendée Globe, le tout du monde à la voile en solitaire, sans escale et sans assistance. Tanguy le Turquais se maintient dans le groupe de tête des dériveurs entre la 25ᵉ et la 18ᵉ place. Alors qu’il s’apprêtait à passer le Cap de Bonne-Espérance, notre skipper a senti monter l’agitation des mers du Sud : « La mer, elle est dans tous les sens. Ça y est, on change d’ambiance. On remet les chaussettes et on va mettre les bottes. C’est un peu une nouvelle course qui va démarrer cette semaine ». 

« Elle arrive la tempête »

J.25 Au passage de la longitude du Cap de Bonne-Espérance , Tanguy Le Turquais laisse exploser sa joie : « Ça fait trop plaisir. Je suis trop trop heureux d’être là. On a fait les Sables-d’Olonne, Bonne-Espérance. C’est un truc de malade ». Sa première pensée va à sa fille de deux ans : « Toute ma vie, je vais pouvoir montrer le planisphère à ma fille et lui dire « tu vois papa, il a été de là à de là ». Et ça franchement, quelle fierté ! Je suis trop content ! » Forcément, faire tout ce chemin et entrer dans les mers du Sud motive un peu plus encore le skipper de Lazare : « Ça donne envie d’aller voir un peu plus loin maintenant. »

J.26 Le lendemain, Tanguy Le Turquais se réjouit encore de son « exploit », mais a pleinement conscience que le plus dur est à venir. « J’ai passé le Cap de Bonne-Espérance et surtout le Cap des Aiguilles, qui est l’entrée dans l’océan Indien. Le front va arriver. Et vous savez, c’est un peu cette sensation quand vous avez fait une bêtise à l’école, vous savez que vos parents sont au courant. Mais vous, vous êtes à la maison, ils sont encore au travail et du coup, vous êtes devant la télé et vous savez que ça ne va pas durer. Moi, je suis exactement dans cette position. Elle arrive la tempête. »

Une avarie qui peut être lourde de conséquences

Le même jour, Tanguy Le Turquais fait l’amère expérience des conditions météorologiques difficiles dans cette zone du globe. « Je suis dégoûté. Il y a grosse grosse avarie. Je viens de casser trois lattes dans un jibe intempestif dans le front » avec des vents à 50 nœuds. Pas le choix pour notre navigateur solitaire, il va falloir réparer : « Il faut que je fasse tomber la grand-voile et que je répare ces trois lattes ». Une fois l’opération effectuée, il explique qu’il y avait un risque « de déchirer la grand-voile, mais d’abîmer aussi le gréement et de perdre le mât », tout en nous montrant les dégâts.

Tanguy Le Turquais s’attaque rapidement aux réparations. Il démonte les trois lattes, parvient à en refaire trois nouvelles et à remonter le tout ! « C’est le début du Vendée Globe. C’est le début des galères. Ça vient avec son lot d’angoisse » explique le navigateur qui reste serein et confiant. « Les conditions extérieures, c’est l’apocalypse. Mais bon, je sais que même les pires choses ne durent pas à travers du mieux. »

Et c’est avec un soulagement visible que Tanguy Le Turquais savoure la fin des réparations : « Je crois que le Vendée Globe a commencé. J’ai mon premier albatros qui est venu au moment où j’étais en PLS en train de lever les lattes. C’est bon ça ! » Si cette avarie a épuisé le skipper de Lazare, il semble fier de ce qui a été accompli : « Je suis à bout de force là les amis. Je suis content là. J’ai tout donné. Allez, on continue à fond ! »


Olivier CORRIEZ

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