D’un pas alerte, bottes en caoutchouc aux pieds, Guillaume Josaphat parcourt, un dimanche ensoleillé d’octobre, ses rizières boueuses de la plaine de Maribahoux, petit bassin agricole de l’extrémité nord-est d’Haïti, à quelques minutes à moto de la ville frontalière de Ouanaminthe. « Ce champ sera prêt à être récolté dans trois semaines », constate le propriétaire de cette exploitation de 4 hectares, qui longe la République dominicaine, en désignant une parcelle aux épis encore verts.
A perte de vue, des rizières, des champs de maïs, des cultures maraîchères, des bananeraies, des bosquets de manguiers et des troupeaux de vaches se succèdent, séparés par des rigoles d’irrigation rectilignes où coule une eau couleur d’argile. Difficile d’imaginer qu’il y a seulement deux ans, ce bocage verdoyant de quelque 12 000 hectares était en train de péricliter en raison de l’aridité croissante.
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