Le ministère de l’Économie et des Finances a dévoilé ce lundi des documents budgétaires aux parlementaires.
Ils montrent que le déficit est estimé à 5,6 % cette année, un record.
Pour résorber cette hausse, 16 milliards d’euros d’économies sont nécessaires selon Bruno Le Maire.
La tâche risque d’être rude pour le prochain ministre des Finances. Bercy s’inquiète ce lundi d’un nouveau dérapage des comptes publics. Le déficit pourrait atteindre un nouveau record, loin des prévisions établies par le ministère des Finances. Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, et Thomas Cazenave, le ministre délégué aux Comptes publics, tous deux démissionnaires, préconisent donc de réaliser 16 milliards d’euros d’économies immédiates sur le budget de l’année en cours.
Les collectivités territoriales à l’origine du dérapage
Alors qu’un nouveau Premier ministre n’a toujours pas été nommé, les services de Bercy ont transmis ce lundi aux rapporteurs généraux et aux présidents des commissions des Finances de l’Assemblée nationale et du Sénat des documents budgétaires et une note du Trésor, que TF1/LCI a pu consulter. Comme le révélaient Les Échos en exclusivité, un chiffre est à retenir : 5,6 %. C’est le seuil que pourrait atteindre le déficit public en 2024, si rien n’est fait pour le diminuer d’ici à la fin de l’année, selon les derniers calculs effectués par Bercy. Bruno Le Maire espérait pourtant le ramener à 5,1 %, après un premier dérapage à 5,5 % l’an dernier.
Deux raisons se cachent derrière cette mauvaise nouvelle. Tout d’abord, l’État va enregistrer en 2024 moins de recettes qu’espéré. « Les recettes de TVA, d’impôt sur le revenu et d’impôt sur les sociétés pourraient être moins élevées que prévu », est-il écrit dans la lettre aux parlementaires. Les prévisions de recettes avaient pourtant déjà été abaissées de 30 milliards d’euros au printemps.
Mais ce sont surtout les collectivités territoriales, comme les communes et les départements, qui seraient à l’origine de ce déficit excessif et inattendu. Ce surcroît de dépenses, découvert seulement cet été, pourrait « dégrader les comptes 2024 de 16 milliards d’euros par rapport » à la trajectoire de déficit envoyée à Bruxelles au printemps.
La France devra-t-elle s’acquitter de sanctions financières à Bruxelles ?
Face à ce constat, le ministre démissionnaire ne s’en cache pas : le futur gouvernement devra réaliser des économies conséquentes dans le projet de loi de finances pour 2025. « Il revient au prochain gouvernement de modifier le cas échéant les éléments préparés, à la fois en matière de recette et de dépense », conclut le document transmis ce lundi soir.
L’Union européenne pourrait aussi s’en mêler puisqu’en juillet dernier, Bruxelles avait lancé une procédure pour déficit excessif envers la France et six autres États membres. Sans mesures correctrices fortes, l’Hexagone s’expose à des sanctions financières, alors que la croissance devrait, elle, augmenter de 1,1 % sur un an.