Le président américain Donald Trump a annulé, mercredi 26 février, une licence d’exploitation de pétrole au Venezuela accordée à l’entreprise américaine Chevron, accusant notamment Caracas de ne pas respecter un accord de rapatriement de ses migrants.
« Nous annulons les concessions que [l’ancien président] Joe Biden l’escroc a accordées au [président] Nicolas Maduro », a-t-il écrit sur son réseau Truth Social, en faisant référence à un accord de transaction pétrolière datant de novembre 2022 qui avait bénéficié notamment au géant de l’énergie Chevron. La décision du président américain risque de porter un coup à une économie vénézuélienne chancelante et largement dépendante du pétrole.
Le président américain juge cet accord inefficace et accuse Caracas de ne pas « rapatrier les criminels violents qu’il a envoyés dans notre pays au rythme rapide dont il avait convenu » dans le cadre d’un accord conclu lors de la visite surprise fin janvier de l’émissaire américain Richard Grenell au Venezuela. Washington ne reconnaît pas Nicolas Maduro, au pouvoir depuis 2013 et investi en janvier pour un troisième mandat, comme le président légitime du pays sud-américain sous sanctions américaines.
Dans une publication sur le réseau Telegram, la vice-présidente vénézuélienne, Delcy Rodriguez, a fustigé une « décision préjudiciable et inexplicable ». « En cherchant à nuire au peuple vénézuélien, il nuit en fait aux Etats-Unis, à sa population et à ses entreprises, et remet également en question la sécurité juridique du régime d’investissement international des Etats-Unis », a écrit celle qui est aussi ministre du pétrole.
Chute de la production vénézuélienne
De son côté, Chevron a indiqué, dans un communiqué, « examiner les implications » de cette décision. Le géant américain des hydrocarbures « mène ses activités au Venezuela dans le respect de toutes les lois et de tous les règlements », y compris les sanctions américaines, a-t-il insisté.
Le déplacement de M. Grenell au Venezuela fin janvier, lors duquel il s’était entretenu avec Nicolas Maduro, avait marqué un début de réchauffement des relations entre Caracas et Washington, qui n’ont plus de relations diplomatiques depuis 2019. L’émissaire spécial avait pour mission d’exiger que Caracas accepte le retour « inconditionnel » des Vénézuéliens expulsés des Etats-Unis et de faire libérer les Américains détenus au Venezuela. Sur ces deux points, Nicolas Maduro a donné satisfaction à Donald Trump. Mais le président américain, qui avait imposé un embargo pétrolier contre le Venezuela au cours de son premier mandat de 2017 à 2021, répète régulièrement qu’il n’a pas besoin de son pétrole.
L’ancien président démocrate Joe Biden avait lui assoupli cet embargo pétrolier en 2022 avant de réimposer les sanctions américaines pour protester contre la répression de l’opposition, à l’exception cependant de ce système de licences permettant à des compagnies pétrolières comme l’Américain Chevron d’opérer au Venezuela. Le Venezuela possède parmi les plus grandes réserves de pétrole au monde, mais a vu sa production chuter en raison de la corruption, de la mauvaise gestion et des sanctions américaines.