
Emmanuel Macron hausse le ton face à la Chine, qu’il menace de droits de douane « dans les tout prochains mois » si elle ne prend pas des mesures pour réduire le déficit commercial, qui ne cesse de se creuser avec l’Union européenne
« Je leur ai dit que s’ils ne réagissaient pas, nous, Européens, serions contraints, dans les tout prochains mois, de prendre des mesures fortes (…) à l’instar des Etats-Unis, comme par exemple des droits de douane sur les produits chinois », a déclaré le président français, de retour d’un voyage officiel en Chine, dans un entretien publié dans Les Echos, dimanche 7 décembre.
Les Etats-Unis imposent de forts tarifs douaniers sur les produits chinois, qui ont toutefois été réduits de 57 % à 47 % dans le cadre d’un accord, annoncé à la fin du mois d’octobre entre les deux pays.
« La Chine vient percuter le cœur du modèle industriel et d’innovation européen, historiquement basé sur la machine-outil et l’automobile », relève Emmanuel Macron. Et le protectionnisme de l’administration Trump ne fait qu’aggraver les choses. « Elle accroît nos problèmes en redirigeant les flux chinois massivement sur nos marchés », met en avant le président français. « Aujourd’hui, nous sommes pris entre les deux et c’est une question de vie ou de mort pour l’industrie européenne », déplore-t-il.
Mais il reste conscient que la constitution d’un front commun européen sur la question n’est pas facile, l’Allemagne, très présente en Chine, n’étant « pas encore totalement sur notre ligne ».
Déficit commercial
Lors de sa visite en Chine, Emmanuel Macron a réitéré que l’Europe, pour réduire son déficit commercial avec la Chine, devait accepter des investissements chinois. « Nous ne pouvons pas constamment importer. Les entreprises chinoises doivent venir sur le sol européen », plaide-t-il dans Les Echos.
Une dizaine de secteurs sont concernés, parmi lesquels les batteries, le raffinage de lithium, l’éolien, le photovoltaïque, les véhicules électriques, les pompes à chaleur air-air, les produits d’électroniques grand public, les technologies de recyclage, la robotique industrielle ou encore les composants avancés.
Le Monde Mémorable
Testez votre culture générale avec la rédaction du « Monde »
Testez votre culture générale avec la rédaction du « Monde »
Découvrir
Newsletter
« A la une »
Chaque matin, parcourez l’essentiel de l’actualité du jour avec les derniers titres du « Monde »
S’inscrire
Le Monde Application
La Matinale du Monde
Chaque matin, retrouvez notre sélection de 20 articles à ne pas manquer
Télécharger l’application
Newsletter abonnés
« International »
L’essentiel de l’actualité internationale de la semaine
S’inscrire
Mais les investissements chinois en Europe « ne doivent pas être prédateurs, c’est-à-dire être faits à des fins d’hégémonie et de création de dépendances », souligne Emmanuel Macron.
De son côté, selon lui, l’Union européenne doit se protéger dans les secteurs les plus vulnérables − comme l’automobile face au rouleau compresseur des véhicules électriques chinois − et parallèlement « réengager une politique de compétitivité ». Cela passe par « la simplification, l’approfondissement du marché unique, des investissements dans l’innovation, une juste protection de nos frontières, un aboutissement de notre union douanière (…) et une politique monétaire ajustée », développe-t-il.

