Pour Manuel Bompard, Bernard Cazeneuve, s’il est nommé « ne peut pas être considéré comme un premier ministre de gauche »
Invité dimanche midi sur BFM-TV, Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise, rejette l’idée de la nomination de Bernard Cazeneuve à Matignon, qui, selon lui, ne respecterait pas le résultat des élections législatives.
« Bernard Cazeneuve (…) a quitté le PS au moment où s’est constituée la Nupes, puis le Nouveau Front populaire [NFP], ce n’est pas la personne qui va mettre en place des idées issues du NFP », a-t-il martelé. « Le NFP s’est constitué sur la rupture avec le Hollandisme. Ce qui a permis l’union à gauche, c’est la rupture avec la politique qui a été menée par François Hollande, dont Bernard Cazeneuve était le premier ministre, à un moment il faut tenir compte des réalités politiques », a-t-il ajouté.
Pour le député de Marseille, l’ancien premier ministre de François Hollande, s’il est nommé, « ne peut pas être considéré comme un premier ministre de gauche à partir du moment où il n’a pas le soutien des quatre composantes politiques de la gauche à l’Assemblée nationale ».
« Il y a une candidate qui a été proposée par le NFP, c’est Lucie Castets, si le président de la République veut enfin reconnaître le résultat des élections et constituer un gouvernement qui va mettre en place une politique en accord avec le résultat des élections, il nomme Lucie Castets. S’il nomme Bernard Cazeneuve, c’est qu’il veut faire autre chose », estime M. Bompard.
« Le sentiment qu’on a, c’est que le président de la République a perdu les élections mais qu’il veut continuer à tirer les ficelles, et ça, c’est pas possible », a-t-il encore fustigé. « Quand il a pris la décision de dissoudre l’Assemblée nationale, il l’a fait en misant sur la division de la gauche (…). Ce pronostic a été erroné puisque nous avons constitué le NFP, il est certain que la seule obsession du président de la République, c’est d’essayer de fracturer le NFP pour pouvoir conserver le pouvoir alors qu’il a perdu les élections. Clairement, on voit bien que Bernard Cazeneuve est sans doute un outil de cette tentative de fracturation », a estimé M. Bompard.
« Si le président de la République s’entête à ne pas respecter le résultat des élections et nomme une autre candidature à Matignon que la candidate du NFP, il y aura une motion de censure, il y aura une mobilisation et il y aura une procédure de destitution », a-t-il menacé.