Le box vitré et grillagé de la cour d’assises de Bruxelles aura été vide jusqu’au bout, et pour cause : Sammy Djedou, parti de sa banlieue à 23 ans pour rejoindre l’organisation Etat islamique (EI) en Syrie à l’automne 2012, a sans doute été tué par une frappe américaine à Raqqa, en décembre 2016. En ce jour très symbolique du 13 novembre 2025, il n’aura donc pas entendu les jurés belges le déclarer coupable de crime de génocide et de crime contre l’humanité. Le djihadiste avait violé, séquestré, frappé et réduit à l’esclavage trois jeunes femmes yézidies durant deux ans, entre 2014 et 2016.
La justice belge ne dispose pas de preuve formelle de la mort de celui qui se faisait appeler Abou Moussab, né en 1989 à Etterbeek, dans la région de Bruxelles. Elle a donc décidé de le traduire devant les assises pour crimes contre l’humanité et pour participation au génocide des Yézidis, minorité ethnique et religieuse kurdophone vivant dans le nord de l’Irak.
A l’issue d’un long travail d’investigation qui les a menés dans plusieurs pays, les enquêteurs et une juge d’instruction, aidés par des journalistes et des élus, ont retrouvé la trace de trois jeunes femmes qui furent ses victimes. Deux d’entre elles se sont constituées parties civiles et ont assisté au début du procès, commencé le 6 novembre.
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