Au quatrième jour d’une vaste opération « antiterroriste » israélienne dans le territoire palestinien occupé, des combats ont lieu samedi 31 août dans le nord de la Cisjordanie, selon l’armée israélienne. Dans la bande de Gaza où la guerre fait rage depuis près de onze mois, Israël poursuit son offensive meurtrière en riposte à l’attaque sanglante menée par le mouvement islamiste Hamas sur le sol israélien le 7 octobre.
La défense civile de Gaza a rapporté avoir extrait 29 corps des décombres depuis l’aube et transporté des dizaines de blessés vers les hôpitaux, à travers le territoire palestinien dévasté. A Jénine, en Cisjordanie, territoire palestinien séparé de Gaza, le bruit des combats résonne samedi dans les rues désertées, où seuls circulent des blindés israéliens. Un drone et deux hélicoptères militaires israéliens survolaient la ville dans la matinée.
L’armée israélienne a, par ailleurs, annoncé avoir « éliminé » dans la nuit de vendredi à samedi deux Palestiniens qui s’apprêtaient à commettre des attaques à l’explosif près de colonies en Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967. « Un terroriste a tenté de mener une attaque à la voiture piégée » près du bloc de colonies du Goush Etzion, puis un second a été pris en chasse après s’être « infiltré à Karmei Zur », une autre colonie plus au sud, a précisé l’armée. Deux groupes palestiniens, le Jihad islamique et le Hamas, ont salué une « attaque coordonnée ».
Selon le ministère de la santé palestinien, au moins 20 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie par l’armée israélienne depuis mercredi, en majorité des combattants, au cours d’opérations lancées simultanément dans trois villes du nord de ce territoire occupé. L’armée israélienne affirme, elle, avoir tué « 20 terroristes ». Parmi les personnes tuées figure un homme de 82 ans, selon l’agence de presse palestinienne WAFA, et deux adolescents de 13 et 17 ans, selon le Croissant-Rouge palestinien, qui recense également 55 blessés depuis mercredi.
Une opération « antiterroriste »
Le Hamas, au pouvoir depuis 2007 à Gaza, et le Jihad islamique ont annoncé qu’au moins 13 des personnes tuées étaient des combattants de leurs branches armées. Ils affirment, comme d’autres groupes palestiniens, opposer de la résistance aux troupes israéliennes en Cisjordanie.
Depuis vendredi, les soldats israéliens ne quadrillent plus que la ville de Jénine et ses camps de réfugiés, bastion symbolique des groupes armés palestiniens en lutte contre Israël, après s’être retirés de Tubas et de Tulkarem et de leurs camps de réfugiés, défonçant les rues et menant des frappes, notamment aériennes, sur des véhicules ou des maisons où se trouvaient des Palestiniens.
L’armée israélienne a déclenché cette opération qualifiée d’« antiterroriste » en envoyant des colonnes de blindés appuyés par des aéronefs sur Jénine, Tulkarem, Tubas et leurs camps de réfugiés, bastions de groupes armés en lutte contre Israël, suscitant des craintes de la communauté internationale d’une escalade de la violence.
Une frappe israélienne sur un camp de réfugiés
Les incursions israéliennes en zone autonome palestinienne sont quotidiennes en Cisjordanie, où les violences meurtrières flambent depuis le début, le 7 octobre, de la guerre à Gaza, mais rarement d’une telle ampleur. Dans la bande de Gaza, neuf adultes d’une même famille, parmi lesquels deux femmes, sont morts dans le bombardement, samedi matin, d’une maison dans le camp de réfugiés de Nousseirat, a rapporté à l’Agence France-Presse Marwan Abou Nassar, médecin à l’hôpital Al-Awda, où leurs corps sont arrivés.
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Dans la nuit, une frappe israélienne a visé le camp de réfugiés de Jabaliya, dans le nord du territoire, faisant des morts et des blessés, selon Ahmed Al-Kahlout, de la défense civile à Gaza. Dans le sud de la bande de Gaza, le Croissant-Rouge palestinien a fait état de cinq personnes tuées dans un bombardement d’une maison à Khan Younès. L’armée israélienne avait pourtant annoncé vendredi avoir mis fin à ses opérations au sol dans les régions de Khan Younès et de Deir Al-Balah.
La guerre a été déclenchée par l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre, qui a entraîné côté israélien la mort de 1 199 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l’AFP établi à partir de données officielles. Sur 251 personnes enlevées ce jour-là, 103 sont toujours retenues à Gaza, dont 33 déclarées mortes par l’armée.
Israël a juré de détruire le Hamas qu’il considère comme terroriste, de même que les Etats-Unis et l’Union européenne. Son armée a lancé en riposte une offensive d’envergure dans la bande de Gaza qui a fait au moins 40 602 morts, selon le ministère de la santé du gouvernement du Hamas, sans que ces données soient vérifiables de source indépendante.