LETTRE DE BANGKOK
En Indonésie, le hashtag #KaburAjaDulu (« mieux vaut se casser d’abord ») fait florès sur les réseaux sociaux et dans les manifestations d’étudiants. Depuis le 17 février, et l’annonce de coupes budgétaires drastiques par le nouveau président, le septuagénaire Prabowo Subianto, entré en fonctions en octobre dernier, la jeunesse dénonce des réductions dans le budget de l’éducation qui pourraient affecter les bourses et le prix de la scolarité. A un avenir sombre dans un pays où ils risquent d’être sous-qualifiés et sous-payés, beaucoup préfèrent fuir à l’étranger.
L’émigration économique est une pratique répandue en Indonésie, comme dans la plupart des pays d’Asie du Sud-Est. Les destinations qui attirent le plus d’Indonésiens sont les économies avancées d’Asie de l’Est (Japon, Corée du Sud, Taïwan, Hongkong), ainsi que Singapour et la Malaisie, ses deux voisins. Les pays occidentaux, eux, sont prisés pour les études – réservées aux plus riches.
Quant aux pays du golfe – la majorité des Indonésiens sont musulmans –, le gouvernement indonésien n’a levé qu’en 2023 l’interdiction d’y travailler chez des employeurs individuels, en raison du manque de protection des aides à domicile et des mauvais traitements dont ils étaient régulièrement victimes. Dans ce cas, mais aussi lors de recrutements en ligne par le biais de fausses annonces – ce qui concernerait 6 800 Indonésiens –, trouver un emploi à l’étranger peut aussi conduire à des déconvenues.
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