S’il dit avoir « réfléchi à arrêter » sa collaboration avec le géant de l’e-commerce asiatique Shein, visé par une enquête après la vente de poupées sexuelles d’apparence enfantine, le patron du grand magasin BHV, Frédéric Merlin, persiste : le magasin ouvrira bien mercredi 5 novembre à 13 heures, à Paris.
Un espace de 1 200 m2 va être dévolu à cette première boutique physique pérenne, au BHV, où l’événement est sur toutes les lèvres. « Ce qui me rend triste, c’est que ça va marcher », anticipe, auprès de l’Agence France-Presse (AFP), Julie (le prénom a été changé), vendeuse d’une marque d’épicerie au BHV, souvent sollicitée par des clients à la recherche de produits Shein.
Katia, cliente parisienne de 45 ans, qualifie de « catastrophe » l’arrivée d’une marque d’« ultra fast-fashion » au BHV qu’elle envisage de boycotter. Déplorant qu’une telle « responsabilité retombe toujours sur le consommateur », elle dénonce la « faillite de l’Etat, de la loi ».
Salariée du BHV depuis plus de vingt ans, Mélissa (prénom d’emprunt) regrette la « récupération » de l’affaire Shein au détriment d’« autres revendications » du personnel, alors que de nombreux fournisseurs ont quitté le magasin en raison d’impayés.
La mairie de Paris « en guerre contre Shein et le BHV »
Allongeant la liste des mécontents, la maison de mode Agnès b. a annoncé, mardi, son départ du BHV, déplorant l’implantation de Shein.
En face du grand magasin, la mairie de Paris est « rentrée en guerre contre Shein et contre le BHV », a assuré, mardi, Patrick Bloche, premier adjoint d’Anne Hidalgo. La mairie a notamment demandé au BHV le retrait de bannières publicitaires Shein non réglementaires et passibles d’une amende.
Egalement opposé à l’arrivée de la marque dans des magasins portant son nom, le groupe Galeries Lafayette s’est, lui, mis d’accord avec la SGM pour rompre le partenariat concernant sept Galeries Lafayette de province exploitées par la SGM et qui seront rebaptisées BHV. Cinq de ces magasins doivent accueillir Shein.
Après les premières actions d’associations, lundi, devant le BHV, Patrice Faure, le préfet de police de Paris, assure suivre l’inauguration avec une « attention toute particulière » afin d’assurer « la sécurité à la fois de nos concitoyens » mais aussi « des infrastructures ».











