Hommes, femmes et enfants sont assis à même le sol, emmitouflés dans des couvertures épaisses, le long de la route qui mène au poste-frontière libanais de Masnaa. Des adultes sont recroquevillés dans leur voiture pour se protéger du froid. Des mères et leurs enfants ont trouvé un abri dans un containeur. Plus d’un millier de Syriens attendaient, jeudi 12 décembre, pour certains depuis la chute du régime de Bachar Al-Assad, quatre jours plus tôt, que le Liban leur ouvre ses portes. Chaque heure, d’autres familles arrivent en voiture avec l’espoir, elles aussi, de passer la frontière.

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« Seuls ceux qui ont un passeport et un visa passent. La situation est catastrophique. On a froid, on a faim, on a des malades avec nous. On ne s’est pas lavés depuis plusieurs jours. Il n’y a pas de sanitaires », déplore Samira Jorg, une Syrienne de 46 ans et mère de cinq enfants, enveloppée dans une abaya noire. « Les enfants sont exténués, poursuit-elle en désignant un garçon de 2 ans et demi, endormi. Chaque jour est comme une année. » Cette famille chiite a fui le village de Nouboul, au nord-ouest d’Alep, fin novembre, face à l’offensive des rebelles islamistes emmenés par Hayat Tahrir Al-Cham (HTC, Organisation de libération du Levant, ancienne branche d’Al-Qaida en Syrie). Elle a rejoint la banlieue de Sayyida Zeinab, au sud de Damas, un bastion du parti chiite libanais Hezbollah et des milices soutenues par l’Iran, avant de filer à la frontière quand les rebelles se sont emparés de la capitale.

Les villages chiites de Nouboul et de Zahraa, de Foua et Kefraya dans la province d’Idlib, de Bosra Al-Cham dans la région de Deraa, ainsi que les quartiers alaouites de Homs et d’Alep, ont reçu l’ordre d’évacuer lorsque l’armée loyaliste a battu en retraite face à l’avancée des rebelles syriens. Plus d’un million de personnes ont été déplacées dans le pays, dont une majorité de femmes et d’enfants, a indiqué, jeudi, le Bureau des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA).

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