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Un mail interne à l’ARS indiquait la présence de « polluants éternels » dans l’eau du robinet en Occitanie, le directeur Didier Jaffre donne sa version des faits (photo d’illustration).
ENVIRONNEMENT – L’affaire reste trouble. Après la révélation par le Canard Enchaîné d’un courriel interne de l’Agence régionale de l’eau (ARS) indiquant la présence de « polluants éternels » dans l’eau du robinet en Occitanie, le directeur de l’ARS a fermement démenti ces informations ce samedi 21 octobre, dans les colonnes du Midi Libre.
« Il s’agissait d’un mail interne, n’ayant aucune valeur d’information, qui reprenait une prise de notes personnelle et succincte », a ainsi assuré Didier Jaffre au journal régional, regrettant que ce mail ait été « sorti de son contexte ».

« C’est d’autant plus regrettable que je suis le garant, avec mes équipes, du contrôle de la qualité de l’eau », a-t-il ajouté. Toute « cette affaire n’a pas lieu d’être et n’aurait pas dû avoir lieu », a-t-il insisté ce samedi auprès de l’AFP.
L’eau du robinet « ne doit plus être consommée »
Selon un article du Canard Enchaîné publié ce mercredi, le directeur de l’ARS Occitanie aurait prévenu ses cadres le 23 septembre, que l’eau du robinet « ne doit plus être consommée, mais seulement utilisée pour tout le reste », et qu’il faudrait « donc privilégier l’eau en bouteille ».
Concernant la présence dans l’eau de PFAS, ces substances per et polyfluoroalkylées dites « polluants éternels », Didier Jaffre aurait également reconnu qu’« il y a des PFAS (…) partout ». « Et plus on va en chercher, plus on va en trouver », aurait-il ajouté.

Enfin, toujours selon les extraits publiés par l’hebdomadaire, qui rappelle que le renforcement des contrôles de ces substances dans l’eau sera rendu obligatoire en 2026, Didier Jaffre aurait recommandé de ne plus faire ces contrôles : « Le conseil donné (…) est de ne pas les faire », aurait-il conseillé, selon un autre extrait de ce courriel.
« C’est une mauvaise interprétation de mes propos. Non seulement on va continuer à les chercher, mais surtout on renforce notre politique de contrôle », a-t-il affirmé samedi dans son entretien à Midi Libre.
Suite à l’article du Canard Enchaîné, un député du Rassemblement national du Gard, Yoann Gillet, a saisi la justice pour qu’elle « fasse la lumière » sur la présence éventuelle de « polluants éternels » dans l’eau du robinet. Mais « il est trop tôt » pour s’avancer sur la suite de cette procédure, a précisé vendredi le procureur de la République de Montpellier, Fabrice Bélargent.

Massivement présentes dans la vie courante (poêles en Teflon, emballages alimentaires, textiles, automobiles …), les substances per et polyfluoroalkylées (PFAS), dites « polluants éternels », doivent leur surnom à leur cycle de vie très long et, pour certaines, à leur effet néfaste sur la santé.
Les PFAS peuvent aussi se retrouver dans des rejets industriels et des sites d’enfouissement et ainsi contaminer différentes sources d’eau. En cas d’exposition sur une longue période, ils peuvent s’accumuler dans le corps humain.
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