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Laurent Wauquiez, ici à Sarlat-la-Canéda (Dordogne), le 21 mai 2022.
ENVIRONNEMENT – Il se met hors-jeu. Le président d’Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez (LR) a annoncé ce samedi 30 septembre la sortie de sa région du « zéro artificialisation nette » (ZAN), un dispositif piloté par les régions et qui vise à stopper la bétonisation des sols en 2050, fustigeant une loi « ruralicide ».
« Mettre sous cloche les décisions des permis de construire sur la ruralité, cela signifie qu’on s’interdit toute forme d’avenir (…) J’ai décidé que la région se retirait du processus. On le fait en lien avec les départements avec lesquels on a échangé dessus », a-t-il déclaré à l’Alpe d’Huez (Isère), sous les applaudissements de membres de l’Association des maires ruraux de France (AMRF) réunis en congrès.

« Chez nous si les gens viennent c’est précisément parce qu’il y a un peu d’espace, sinon quelle est notre chance ? », a interrogé Laurent Wauquiez, reprochant à la Première ministre Élisabeth Borne de « ne pas avoir tenu ses promesses ».
Jusqu’ici discret sur la scène politique nationale, Laurent Wauquiez, qui nourrit des ambitions présidentielles pour 2027, doit effectuer sa rentrée politique nationale ce dimanche à Valence (Drôme) à l’occasion du campus des Jeunes Républicains.
La loi Climat et résilience, adoptée en juillet, confie aux régions la tâche de se fixer un objectif de réduction de la bétonisation des terres à travers leur document de planification (Sraddet), pour atteindre le « zéro artificialisation nette » en 2050. Dans un premier temps, l’objectif est de réduire de 50 % l’artificialisation des sols d’ici 2031.

35 000 terrains de football artificialisés chaque année
Pour ce faire, elles devront répartir l’effort de réduction entre les différentes zones de leur périmètre régional, des schémas de cohérence territoriale (Scot) au niveau du département, jusqu’aux plans locaux d’urbanisme (PLU) et cartes communales.
Le code de l’urbanisme définit l’artificialisation comme « l’altération durable de tout ou partie des fonctions écologiques d’un sol, en particulier de ses fonctions biologiques, hydriques et climatiques, ainsi que de son potentiel agronomique par son occupation ou son usage ». Concrètement, l’artificialisation appauvrit les sols et porte préjudice à différentes échelles.
En France, entre 20 000 et 30 000 hectares sont artificialisés chaque année, ce qui représente en moyenne 35 000 terrains de football. Ce phénomène est surtout lié à l’urbanisation, l’étalement des villes nécessitant de nouvelles constructions, aussi bien des habitations que des espaces publics.

De plus, artificialisation rime avec imperméabilisation. Les sols transformés ne sont plus capables d’absorber l’eau de pluie, ce qui peut provoquer des inondations en cas de précipitations abondantes en peu de temps. Il en est de même pour la captation du CO2.
Dans un contexte d’élévation global des émissions de gaz effet de serre responsables du réchauffement climatique, le sol est censé être notre premier allié grâce à sa grande capacité d’absorption de carbone, notamment par les arbres. Mais une fois bétonné, du moins artificialisé, il perd tout de ses vertus.
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